Un appel pressant a été lancé aux déplacés du village Budhu, en territoire de Djugu (Ituri), pour un retour dans leurs foyers. Cet appel émane du chef de secteur de Walendu Djatsi, Justin Gudza Kiza, après une tournée de sensibilisation menée ce week-end dans les localités affectées par les récentes violences intercommunautaires. Une initiative conjointe avec le secteur voisin de Walendu Pitsi, visant à restaurer la confiance entre des populations traumatisées par des mois de tensions.
La situation sécuritaire dans cette zone de la République Démocratique du Congo reste volatile. Le 20 avril dernier, des affrontements entre deux factions de la milice CODECO ont ensanglanté le village de Budhu, faisant au moins 16 morts. Un épisode violent qui a provoqué un nouvel exode des civils, ajoutant une couche de complexité à la crise humanitaire dans l’Ituri.
« Que les attaques puissent cesser, et que la population en déplacement puisse regagner son milieu d’origine », a plaidé Justin Gudza Kiza lors de son déplacement. Le message, répété dans les villages de Budhu et Lobu, insiste sur la cohabitation pacifique et le pardon entre communautés. Un discours courageux dans une région où les cycles de vengeance menacent perpétuellement la stabilité.
Mais comment construire la paix quand les armes parlent encore ? Le chef de secteur n’a pas éludé la question, exhortant les hommes armés à « éviter tout comportement portant atteinte au développement ». Une invitation directe aux groupes CODECO à déposer les armes, alors que les actualités RDC rapportent quotidiennement de nouvelles attaques dans l’est du pays.
Derrière les appels au calme, un constat s’impose : les populations paient le prix fort de ces conflits. « Elles doivent maintenant se focaliser sur le développement du milieu », argue l’autorité locale. Un vœu pieux ? Pas totalement. Des sources sur place signalent un début de retour timide, mais la peur d’une reprise des violences freine les élans.
Cette initiative intervient dans un contexte sécuritaire régional explosif. Alors que les nouvelles congolaises font état d’une recrudescence des activités armées au Nord-Kivu et en Ituri, la communauté internationale observe avec inquiétude. Les récentes analyses politiques RDC soulignent l’urgence d’une réponse coordonnée face à l’enchevêtrement des milices.
Reste une question cruciale : cet appel sera-t-il entendu ? Les précédents cycles de paix dans la région ont souvent échoué, minés par la méfiance et les intérêts divergents. Pourtant, chaque tentative compte. Comme le rappelle un habitant de Budhu sous couvert d’anonymat : « Nous voulons croire à la paix. Mais qui désarmera en premier ? »
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
