La capitale congolaise a vécu une soirée mouvementée ce lundi, marquée par deux incidents sécuritaires distincts. Dans le quartier de Lemba/Terminus, un braquage a provoqué une vive tension populaire. L’épicentre de l’événement ? Les abords immédiats du bureau du commandant du Sous-Ciat, aujourd’hui en garde à vue. Une interpellation qui soulève des questions sur les possibles complicités dans ce secteur stratégique de Kinshasa.
Les autorités policières se veulent rassurantes : « Aucun mort à déplorer » selon leur communiqué officiel. Pourtant, l’audace du coup de force à proximité d’un haut lieu sécuritaire interroge. Comment des criminels ont-ils pu opérer à quelques mètres du quartier général d’une unité d’élite ? L’enquête ouverte promet des révélations sur les dysfonctionnements internes.
À quelques kilomètres de là, autour du Kinshasa Mall, une autre scène a alimenté les inquiétudes. Des coups de feu ont retenti en début de soirée, semant la panique parmi les commerçants et riverains. La version officielle parle d’une « altercation entre éléments en uniforme », identifiés comme des gardes privés. Leur motif ? Une sordide dispute autour d’un pot-de-vin prélevé sur un automobiliste.
L’incident tourne au drame quand un civil s’empare de l’arme d’un garde. Son incapacité à maîtriser l’engin mortel provoque des tirs accidentels. Un enchaînement qui expose au grand jour les dérives du port d’armes par des personnels non formés. Un policier impliqué dans cette affaire croupit déjà au Commissariat provincial, tandis que la traque continue pour identifier ses complices.
Ces événements surviennent dans un contexte de vigilance accrue des forces de l’ordre. Le Ministère de l’Intérieur affirme « tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité des biens et des personnes ». Mais sur le terrain, les Kinois s’interrogent : comment des armes ont-elles pu être manipulées avec autant de légèreté en plein cœur de la capitale ?
Les enquêteurs se penchent maintenant sur les liens possibles entre ces deux affaires. Y a-t-il une logique criminelle commune ? Les méthodes employées diffèrent, mais la simultanéité des incidents révèle une inquiétante porosité sécuritaire. Les quartiers concernés – Lemba et Gombe – symbolisent pourtant des zones réputées sous haute surveillance.
Alors que la RDC renforce sa coopération internationale contre le terrorisme, ces événements rappellent l’urgence de sécuriser le quotidien des citoyens. Les prochaines heures seront cruciales pour les enquêteurs : identifier les réseaux, démanteler les complicités, et surtout – rétablir la confiance entre la population et ses protecteurs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
