32.2 C
Kinshasa
mardi, avril 29, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéInternationalCrise à l'Est : Le Qatar s'impose en médiateur clé entre Kinshasa...

Crise à l’Est : Le Qatar s’impose en médiateur clé entre Kinshasa et le M23 – Vers une paix durable ou trêve éphémère ?

Dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le Qatar renforce son implication diplomatique. Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi, a réaffirmé ce lundi 28 avril à Doha le soutien de son pays aux initiatives congolaises pour une résolution pacifique des conflits. Cette annonce intervient après une série de consultations avec les représentants de la CENCO et de l’ECC, acteurs clés de la société civile congolaise.

Le dialogue entre Doha et les institutions religieuses congolaises s’inscrit dans une dynamique régionale complexe. Quelques jours plus tôt, le gouvernement de Kinshasa et la rébellion du M23 signaient une déclaration conjointe sous médiation qatarienne, prévoyant une trêve et une recherche de solution politique. Une avancée fragile, selon plusieurs observateurs internationaux, qui rappellent les échecs précédents des processus de paix dans la région des Grands Lacs.

Un rôle qatari en expansion

Le Qatar positionne-t-il ses pions sur l’échiquier géopolitique africain ? La rencontre de Doha fait écho à la récente tournée américaine des leaders religieux congolais. Ceux-ci avaient précédemment discuté avec Antonio Guterres au siège de l’ONU à New York, et rencontré des responsables du Département d’État américain. Une diplomatie religieuse inédite qui croise désormais les intérêts énergétiques et stratégiques du Golfe.

« Cette médiation s’inscrit dans notre philosophie de règlement pacifique des différends », a déclaré le ministre qatari sans détailler les mécanismes concrets. Les discussions ont notamment abordé le contentieux entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du M23 – ce que Kigali dément catégoriquement.

Des défis multiples

L’accord récent avec le M23 suffira-t-il à apaiser les violences qui déchirent le Nord-Kivu depuis des années ? Les spécialistes de la région restent prudents. « Tout processus de paix excluant les racines socio-économiques du conflit risque de n’être qu’un pansement sur une fracture béante », analyse un expert en sécurité régionale sous couvert d’anonymat.

La question sécuritaire se double d’enjeux économiques majeurs. La région concernée recèle d’importantes réserves minières (cobalt, coltan) attisant les convoitises internationales. Une dimension absente des déclarations officielles, mais omniprésente dans les calculs des parties prenantes.

Réactions internationales

Si Washington et Bruxelles saluent discrètement l’implication qatarie, certains partenaires traditionnels de la RDC s’interrogent. La France, par voix diplomatique, a récemment plaidé pour une solution « africaine » aux crises du continent. Une position qui contraste avec le rôle croissant des puissances moyen-orientales dans les dossiers africains.

Sur le terrain, la population de Goma reste sceptique. « Combien d’accords avons-nous vu naître et mourir dans la violence ? », s’interroge une habitante contactée par téléphone. Ses craintes reflètent un sentiment généralisé dans les zones affectées par le conflit.

Perspectives incertaines

La prochaine étape ? La mise en œuvre effective des engagements pris à Doha. Les parties doivent désormais travailler à un cessez-le-feu vérifiable, sous le contrôle hypothétique d’observateurs internationaux. Un défi logistique et politique dans une région où plus de 120 groupes armés sévissent selon le dernier rapport de l’ONU.

Cette initiative qatarie pourrait-elle marginaliser les mécanismes de paix régionaux comme la Communauté d’Afrique de l’Est ? Certains diplomates en poste à Kinshasa redoutent une fragmentation des efforts diplomatiques. D’autres y voient au contraire une nécessaire diversification des canaux de négociation.

Alors que les actualités politiques RDC dominent l’agenda médiatique national, la question centrale reste : cette médiation marquera-t-elle un tournant décisif ou s’ajoutera-t-elle à la liste des tentatives avortées ? La réponse dépendra de la capacité des signataires à transformer les promesses en actions tangibles pour les millions de Congolais aspirant à la paix.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


A la une Actualité RDC

Derniers Appels D'offres