Les villages de Mikumbi, Miba et Kashebere, dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu), ont été le théâtre de violents affrontements mardi 22 avril. Des détonations d’armes lourdes et légères ont contraint des milliers de civils à fuir leurs habitations, plongeant la région dans une crise humanitaire aiguë. Selon des sources locales, les combats opposant les rebelles du M23 aux combattants Wazalendo ont éclaté après une tentative d’avancée des insurgés vers Kibua, situé à 30 kilomètres de Kibati.
Les positions des belligérants se sont rapidement enflammées, transformant les localités en zones de combat. Les habitants, pris en étau, ont abandonné leurs biens pour chercher refuge dans des zones moins exposées. « La situation était apocalyptique. Les tirs résonnaient sans interruption », témoigne un membre de la société civile sous couvert d’anonymat. Les groupes armés ont-ils rompu délibérément la trêve observée depuis plusieurs semaines ?
Les sources militaires évoquent un renforcement suspect des positions du M23 dans le groupement Luberike. Des livraisons d’armes et l’arrivée de nouveaux combattants auraient été observées ces derniers jours. Cette escalade intervient paradoxalement alors que des pourparlers entre la rébellion et le gouvernement congolais se poursuivent à Doha, au Qatar. Quel avenir pour les négociations de Doha dans ce contexte de violence persistante ?
La stratégie du M23 suscite des interrogations. Après avoir quitté ses positions mi-mars en application d’un accord de repositionnement, le mouvement semble vouloir reprendre le contrôle de Walikale. Les Wazalendo, déterminés à bloquer cette progression, ont riposté avec vigueur. Les analystes redoutent une extension du conflit vers le chef-lieu du territoire, pivot économique et stratégique de la région.
Mercredi, une accalmie précaire permettait aux humanitaires d’évaluer les dégâts. Aucun bilan officiel n’a été communiqué, mais les premiers rapports font état de maisons incendiées et de récoltes détruites. Les organisations locales appellent à un accès urgent aux populations déplacées, particulièrement vulnérables dans cette zone enclavée du Nord-Kivu.
Cette recrudescence des violences souligne l’instabilité chronique du territoire de Walikale, régulièrement secoué par des conflits armés. Elle interroge aussi sur l’efficacité des mécanismes de sécurisation déployés dans l’est de la RDC. Les habitants, exsangues après des années de guerre, dénoncent l’absence de protection étatique face aux groupes armés.
Alors que Kinshasa actualités focalisent sur les négociations politiques, la réalité du terrain rappelle cruellement l’urgence d’une solution durable. Les dernières nouvelles RDC confirment que chaque trêve n’est qu’un répit éphémère dans ce conflit complexe, où se mêlent enjeux locaux et agendas internationaux. La communauté internationale suivra-t-elle ces développements avec la vigilance requise ?
Les analystes politiques RDC soulignent le caractère cyclique de ces violences. Entre économie de guerre et rivalités foncières, le Nord-Kivu reste un baril de poudre où la moindre étincelle peut ravager des communautés entières. Les faits divers RDC, souvent réduits à des statistiques, cachent ici un drame humain aux proportions alarmantes.
Ce nouvel épisode intervient alors que les médias RDC relaient une augmentation des enquêtes sur le trafic d’armes dans la région. Les connexions entre groupes armés et réseaux transfrontaliers alimentent cette violence structurelle. Le journalisme d’investigation RDC pourrait-il jouer un rôle clé dans la prévention de ces crises ?
Alors que Goma actualités suivent minute par minute cette situation explosive, une question persiste : jusqu’où le M23 poussera-t-il son offensive ? La réponse dépendra autant des rapports de force militaires que des avancées – ou reculs – autour de la table qatarie. Dans l’immédiat, des milliers de Congolais paient le prix sanglant de ce double jeu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
