Les habitants des villages Mikumbi, Miba et Kashebere, dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu), ont fui en masse ce mardi 22 avril sous un déluge de feu. Des affrontements violents opposant les rebelles du M23 aux combattants Wazalendo ont transformé ces localités en zones de combat, selon des sources locales concordantes. Des détonations d’armes lourdes et légères ont précipité l’exode des civils, illustrant une nouvelle escalade dans cette région instable.
Les combats se sont concentrés autour des villages Mikumbi et Miba, situés à 6 kilomètres de Kibati dans le groupement Luberike. Les Wazalendo auraient réagi à une tentative d’avancée du M23 vers Kibua, verrou stratégique à 30 kilomètres de Kibati. Cette manœuvre s’inscrirait dans une stratégie plus large visant à reprendre le contrôle de Walikale, selon des analystes sécuritaires interrogés sur place.
Une trêve fragile volée en éclats
Cette recrudescence de violence intervient après plusieurs semaines de calme relatif. Les rebelles du M23 s’étaient pourtant retirés de la zone mi-mars dans le cadre d’un repositionnement annoncé. Mais depuis 48 heures, des renforts en armes et en hommes auraient été observés dans leurs positions du groupement Luberike. « Les AFC/M23 préparent quelque chose de gros », alerte un membre de la société civile sous couvert d’anonymat.
Walikale, nouvel épicentre des tensions ?
La situation reste électrique ce mercredi malgré une apparente accalmie. Les populations déplacées hésitent à regagner leurs habitations, craignant de nouveaux combats. Certains observateurs évoquent un possible changement de stratégie du M23, qui chercherait à étendre son influence vers l’ouest du Nord-Kivu. Une hypothèse qui relance les débats sur l’efficacité du processus de paix alors que Kinshasa et la rébellion poursuivent des pourparlers à Doha.
Le spectre d’une crise humanitaire
Les organisations humanitaires redoutent une détérioration rapide de la situation. Les villages vidés de leurs habitants rejoignent la liste des zones d’accès restreint dans cette région minière stratégique. Combien de familles ont été affectées ? Quelles infrastructures ont été détruites ? Les autorités locales promettent un bilan complet dans les prochaines heures.
Ces développements surviennent à un moment crucial pour les actualités politiques RDC. Les négociations au Qatar, présentées comme une avancée majeure, semblent incapables d’enrayer les violences sur le terrain. Une contradiction qui interroge sur la réelle volonté des belligérants de trouver une issue pacifique au conflit.
La MONUSCO, régulièrement critiquée pour son inefficacité présumée, n’a pas encore réagi officiellement. Pendant ce temps, les Wazalendo – ces groupes d’autodéfense locaux – renforcent leurs positions avec le soutien discret de certaines factions politiques. Un jeu d’alliances complexe qui complique davantage la lecture des événements.
Les dernières nouvelles en temps réel de la RDC confirment une tendance inquiétante : malgré les annonces de cessez-le-feu, le Nord-Kivu reste une poudrière où chaque accalmie précède de nouvelles explosions de violence. La communauté internationale suivra-t-elle ces développements avec la même attention que ceux de l’est de la province ? La question se pose alors que Walikale, carrefour économique oublié, pourrait devenir le prochain champ de bataille.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
