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Sud-Kivu : Le M23 laisse une traînée de désolation dans son retrait des hauts plateaux de Kalehe

Une nouvelle vague de violences a secoué le territoire de Kalehe ce dimanche 20 avril. Lors de leur retrait stratégique des hauts plateaux de la région, les rebelles du M23 ont perpétré une série d’exactions systématiques, selon des témoignages concordants recueillis par nos sources.

Le centre commercial de Kasheke présente désormais un visage dévasté. Des kiosques éventrés et des boutiques vidées de leur contenu témoignent du passage des combattants. « Ils ont tout emporté : nourriture, médicaments, même les vêtements », rapporte un commerçant sous couvert d’anonymat.

Les mouvements de troupes observés à Bushaku 1, Bushaku 2 et Kayeye ont pris des allures de chasse à l’homme. Des passants se sont fait dépouiller de leurs téléphones et économies, tandis que des jeunes ont été réquisitionnés de force pour transporter le butin. La route nationale numéro 2 (RN2) offre un spectacle de désolation avec des habitations pillées et des impacts de balles sur les murs.

Comment les civils survivent-ils à cette terreur quotidienne ? Les récits des habitants font état d’une stratégie d’intimidation systématique. Des bombardements sporadiques et des tirs nourris ont contraint des familles entières à se terrer pendant des heures. « Nous vivons comme des rats dans notre propre maison », confie une mère de famille de Kasheke.

La réplique des combattants Wazalendo n’a pas tardé. Un affrontement d’une heure à Irambo a transformé la localité en champ de bataille. Le bilan est lourd : un jeune de 30 ans abattu dans l’enceinte même de la paroisse catholique d’Irambo Kalehe. Les stigmates de cette violence émaillent toujours les murs du lieu de culte.

La progression des rebelles vers l’aéroport de Kavumu s’accompagne de destructions massives. Un patrimoine mondial de l’UNESCO paie le prix fort : le Parc national de Kahuzi-Biega subit des actes de vandalisme à Civanga. Des équipements de surveillance et des infrastructures de conservation ont été méthodiquement saccagés.

Quelles conséquences pour l’écosystème unique de cette réserve ? Les défenseurs des droits humains tirent la sonnette d’alarme. « Cette destruction programmée menace des espèces endémiques déjà en voie de disparition », dénonce un activiste local joint par téléphone.

Les autorités provinciales restent muettes face à cette escalade. Aucun communiqué officiel n’a été publié pour condamner ces exactions ou organiser l’assistance aux populations sinistrées. Les organisations humanitaires peinent à accéder aux zones touchées, la RN2 étant toujours sous haute surveillance rebelle.

Cette recrudescence des violences dans le Sud-Kivu relance le débat sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils. Alors que les actualités en temps réel RDC font état de nouveaux déplacements de population, la communauté internationale observe-t-elle en spectatrice impuissante ?

Les derniers développements confirment une tendance inquiétante : la militarisation croissante des aires protégées. Le parc de Kahuzi-Biega, joyau écologique de la RDC, se transforme en champ de bataille. Une situation qui interroge la capacité de l’État à préserver son patrimoine naturel en temps de conflit.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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