Le Vatican a annoncé ce lundi 21 avril le décès du Pape François, à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie. Une nouvelle qui plonge l’Église catholique mondiale dans le deuil, particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC), pays auquel le souverain pontife avait tissé des liens profonds durant son pontificat.
Dans un communiqué chargé d’émotion, le cardinal Kevin Farrell a déclaré : « Nous confions l’âme du Pape François à l’amour infiniment miséricordieux de Dieu ». Une disparition qui résonne comme un séisme spirituel pour les 35 millions de catholiques congolais, dont le défunt pontife avait épousé les combats avec une rare intensité.
Un allié indéfectible de la RDC
Qui pourrait oublier son appel retentissant à Kinshasa en 2023, exigeant des multinationales : « Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique » ? Ce cri du cœur, lancé devant des milliers de fidèles, résumait son engagement contre ce qu’il nommait le « colonialisme économique ». Une position courageuse qui avait valu au Saint-Père d’être perçu comme un véritable défenseur des intérêts congolais.
Son attachement à la RDC se concrétisa par plusieurs actes majeurs :
- La signature en 2016 d’un accord historique entre le Saint-Siège et Kinshasa
- La promotion du rite zaïrois, célébré à Rome dès 2019
- Des nominations stratégiques d’évêques locaux comme le cardinal Ambongo
Réactions internationales et héritage continental
À Washington, l’ancien président Barack Obama a salué « un leader inspirant par son humilité et sa quête de justice sociale ». Angela Merkel, quant à elle, rappelait son rôle de « conscience morale mondiale ». Mais c’est sans doute en Afrique, et particulièrement dans l’Est de la RDC en proie aux conflits, que son absence se fera cruellement sentir.
Le pape François laisse derrière lui une Église congolaise renforcée, avec des diocèses dynamiques à Lubumbashi, Kisangani ou Goma. Son insistance sur une liturgie inculturée avait redonné fierté à des communautés chrétiennes souvent marginalisées.
Quel avenir pour les relations Vatican-RDC ?
La question se pose alors : qui reprendra le flambeau de ce dialogue unique entre Rome et Kinshasa ? Les observateurs politiques s’interrogent sur le maintien de la pression internationale contre l’exploitation des ressources congolaises, une cause chère au défunt pontife.
Alors que le conclave se prépare à élire un successeur, la RDC retient son souffle. Le prochain pape saura-t-il poursuivre cette œuvre de rééquilibrage géopolitique initiée par François ? Une chose est sûre : son message d’espérance pour le Congo continuera de résonner dans les paroisses de Mbuji-Mayi jusqu’aux confins du Kasaï.
Alors que les cloches des cathédrales congolaises sonnent le glas, une nation entière rend hommage à celui qui fut bien plus qu’un chef religieux – un véritable compagnon de route dans ses combats pour la dignité et la souveraineté.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
