Une nouvelle attaque sanglante des miliciens Mobondo a plongé la région de Bagata dans l’horreur. Quatre survivants, évacués d’urgence vers l’hôpital général de référence de Bandundu, livrent un récit glaçant des violences survenues le 1er avril à la ferme Mpoko Kabiyela. Parmi eux, une femme octogénaire et un enfant de huit ans portent les stigmates de cette escalade de violence dans le Kwilu.
Un massacre à l’arme blanche
Selon les informations recueillies, l’assaut nocturne aurait fait treize morts selon le bilan des rescapés. « Ils ont égorgé mon mari devant moi », témoigne la survivante âgée, montrant sa blessure au bras gauche. Les agresseurs, identifiés comme des Mobondo, auraient systématiquement utilisé des machettes lors de cette troisième attaque recensée dans cette zone agricole du secteur Wamba Fatundu.
Une évacuation militaire sous tension
Les victimes ont été transférées dimanche dernier par les FARDC sur instruction du colonel Alain Mbayo, commandant du 113e bataillon d’infanterie. Ce déploiement sécuritaire intervient dans un contexte de recrudescence des attaques contre les civils dans le territoire de Bagata. Les militaires restent en alerte maximale face aux risques de représailles.
Appel à l’aide désespéré depuis Bandundu
Dans le pavillon militaire de l’hôpital, le dénuement frappe. « Nous n’avons ni nourriture ni médicaments », alerte un blessé sous le choc. Les gardes-malades, eux-mêmes survivants, réclament une intervention urgente des autorités provinciales et des organisations humanitaires. Cette situation critique pose une nouvelle fois la question de la prise en charge des victimes de conflits dans les régions reculées de la RDC.
Un cycle infernal de violences
Les attaques répétées contre la ferme Mpoko Kabiyela révèlent l’insécurité chronique qui mine le Kwilu. Les communautés rurales, premières cibles de ces milices, paient un lourd tribut. Comment expliquer la résurgence des Mobondo dans cette zone ? Quelles stratégies adoptent les forces de sécurité pour briser cette spirale meurtrière ? Autant de questions qui restent en suspens alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir.
Les services du gouverneur de province annoncent l’ouverture d’une enquête pour « crimes contre l’humanité ». Une annonce qui peine à rassurer les populations traumatisées, toujours sous la menace d’une nouvelle attaque. La communauté internationale suit de près l’évolution de cette crise sécuritaire dans le centre du pays, alors que les actualités RDC font état de multiples foyers de tension à travers le territoire national.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net