L’auditorat militaire de la garnison de Matete a procédé, ce vendredi, à l’établissement d’un procès-verbal détaillant les biens saisis dans une propriété appartenant à l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. Située dans la commune de Limete, à Kinshasa, cette perquisition marquait le quatrième jour consécutif d’opérations judiciaires sur les lieux.
Selon le document officiel de la justice militaire, les éléments saisis comprennent 19 véhicules civils de diverses marques, plus de 200 groupes électrogènes, ainsi que des batteries, des convertisseurs et des panneaux solaires. Ces biens ont été consignés sur place sous la garde de Tshamala Kamoni Gustave, gérant de la concession, et de Lembe Damas Lembe, son gardien. Cette opération s’inscrit dans un contexte judiciaire encore flou, suscitant des interrogations quant à sa légitimité.
Olive Lembe, par l’intermédiaire de son conseiller en communication, Adam Shemisi, a vivement réagi en qualifiant ces actions de « pillage » et de « vol ». « Sur quelle base saisissent-ils nos biens ? C’est du vol. Qui a porté plainte ? Où est la décision de la justice ? Ils sont venus chercher des armes, mais où sont ces armes ? Qu’on nous les montre », a déclaré M. Shemisi, exprimant l’indignation de la famille Kabila face à ces opérations.
La veille de cette perquisition, les services de sécurité congolais avaient informé le gérant du Parc de Kingakati, également connu sous le nom de Parc de la Vallée de la Nsele, d’une opération similaire prévue pour le jeudi. La famille Kabila dénonce ce qu’elle considère comme un « acharnement » et une « violation » flagrante de la propriété privée d’un ancien chef de l’État, aujourd’hui sénateur à vie. Ces événements soulèvent des questions sur les motivations réelles derrière ces perquisitions et leur conformité aux procédures judiciaires en vigueur en RDC.
Cette affaire, qui mêle enjeux politiques et judiciaires, intervient dans un climat déjà tendu en République démocratique du Congo. Les observateurs s’interrogent sur les implications de ces actions pour l’équilibre des pouvoirs et le respect des droits fondamentaux. Les prochaines étapes de cette enquête seront cruciales pour déterminer si ces perquisitions étaient justifiées ou si elles relèvent d’une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd