Dans une déclaration percutante devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ce mercredi 16 avril 2025, la ministre d’État congolaise des Affaires étrangères a livré un plaidoyer sans équivoque concernant la présence des FDLR dans l’est de la République démocratique du Congo. Thérèse Wagner Kayikwamba a affirmé avec force que ces groupes armés n’avaient aucune légitimité à demeurer sur le sol congolais et devaient retourner au Rwanda, leur pays d’origine.
« Les FDLR n’ont pas vocation à rester en RDC. Leur présence sert de prétexte à des interventions injustifiables », a martelé la ministre devant l’assemblée onusienne. Cette prise de position intervient dans un contexte géopolitique tendu où la question des groupes armés étrangers en RDC reste un dossier épineux dans les relations entre Kinshasa et Kigali.
L’analyse des experts internationaux corrobore cette position. Le dernier rapport du groupe d’experts des Nations Unies documente en effet comment ces factions armées sont recyclées et instrumentalisées dans la région des Grands Lacs. La ministre Kayikwamba a rappelé avec insistance que le Rwanda devait assumer cette réalité comme faisant partie de son héritage historique.
Cette déclaration marque un tournant dans la diplomatie congolaise qui adopte désormais un ton plus ferme sur la question sécuritaire à l’Est. Les observateurs notent que cette position s’inscrit dans la droite ligne des récentes résolutions du Conseil de sécurité concernant la stabilisation de la région. La RDC, par la voix de sa ministre, exige clairement la fin de ce qu’elle qualifie de « recyclage » des combattants FDLR.
Les réactions internationales à cette déclaration se font encore attendre. Cependant, des sources diplomatiques indiquent que plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité partageraient l’analyse congolaise sur ce dossier sensible. La question qui se pose désormais est celle des mécanismes concrets pour assurer le rapatriement effectif de ces combattants vers le Rwanda.
Cette intervention soulève également des questions plus larges sur la gouvernance régionale et la coopération entre pays des Grands Lacs. La ministre congolaise a appelé à « refermer définitivement cette parenthèse » historique, tout en reconnaissant la complexité du dossier. Un équilibre délicat entre fermeté politique et reconnaissance des traumatismes partagés dans cette région marquée par des décennies de conflits.
Alors que les tensions persistent dans l’est de la RDC, cette prise de position forte pourrait marquer un tournant dans la gestion de ce dossier épineux. Reste à voir comment la communauté internationale, et particulièrement le Rwanda, répondront à cet appel clair de la diplomatie congolaise. La crédibilité des mécanismes de paix régionaux se joue peut-être dans la capacité à résoudre enfin cette question des FDLR qui empoisonne les relations entre les deux pays depuis des années.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net