Une situation sécuritaire alarmante prévaut dans la zone de santé de Kambala, en territoire de Mahagi, province de l’Ituri. La Caritas Développement du diocèse de Mahagi-Nioka a tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué rendu public ce mardi 15 avril 2025. Le personnel médical du Centre de Santé de Référence de Nioka serait systématiquement pris pour cible par des groupes armés.
Les derniers incidents en date remontent à la nuit du lundi 14 avril 2025. Le Médecin Directeur de l’établissement a été attaqué à son domicile par des hommes lourdement armés. Selon les informations relayées par la Caritas, l’intervention rapide des éléments des FARDC stationnés dans la région a permis de sauver la vie du praticien.
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Un mois plus tôt, le 14 mars 2025, le Directeur de Nursing du même centre de santé avait été enlevé par des miliciens présumés de la CODECO. Libéré le lendemain grâce à des négociations, ce cadre médical avait échappé de justesse au pire. Ces attaques répétées contre le personnel soignant compromettent gravement le fonctionnement de cette structure sanitaire vitale pour la population locale.
La Caritas Développement Mahagi-Nioka lance un appel pressant aux autorités locales, provinciales et nationales. L’organisation catholique demande une sécurisation immédiate du personnel médical qui continue, malgré les risques, à prodiguer des soins dans des conditions extrêmement précaires. « Ces agents travaillent nuit et jour dans des conditions inhumaines pour offrir des soins de qualité à la population », peut-on lire dans le communiqué.
Le territoire de Mahagi, frontalier avec celui de Djugu, subit depuis plusieurs mois les exactions des miliciens de la CODECO. Ces groupes armés, particulièrement actifs dans le territoire voisin de Djugu, étendent progressivement leur zone d’opération. Plusieurs villages de Mahagi ont déjà été le théâtre de violences attribuées à ces éléments.
Cette situation préoccupante met en lumière la vulnérabilité des structures sanitaires dans les zones reculées de la RDC. Alors que le pays tente de se relever de multiples crises, la protection du personnel médical et des infrastructures de santé devrait constituer une priorité absolue. Jusqu’à quand les agents de santé devront-ils travailler sous la menace constante des armes ? La question reste posée alors que les autorités tardent à réagir.
Les dernières actualités de la RDC confirment malheureusement une tendance inquiétante : la recrudescence des attaques ciblées contre le personnel soignant dans l’Est du pays. Cette situation compromet gravement l’accès aux soins pour des milliers de civils déjà éprouvés par des années de conflit. La communauté internationale suivra-t-elle cette crise humanitaire qui s’aggrave jour après jour dans l’indifférence générale ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd