Le colonel de la police judiciaire Ndombasi Nsimba Willy se déclare victime d’une démolition arbitraire de sa propriété située sur la 13ème rue à Limete, dans la commune de Kinshasa. Selon ses avocats, l’officier supérieur disposerait de tous les titres de propriété légitimes concernant cette parcelle. Cette affaire met en lumière les tensions croissantes autour des questions foncières dans la capitale congolaise, où les litiges entre particuliers et autorités publiques sont fréquents.
Lors d’une déclaration rendue publique ce mardi, le collectif d’avocats du colonel a dénoncé ce qu’il qualifie de « gangstérisme politique » de la part du ministre provincial en charge de l’Embellissement et de l’Environnement, Léon Mulumba. Ce dernier aurait ordonné la destruction de la propriété sous prétexte qu’elle empièterait sur l’emprise publique. Les défenseurs du colonel affirment quant à eux que leur client est en règle et disposerait de documents légaux attestant de ses droits sur le terrain.
Interpellé par Radio Okapi, le ministre Mulumba a justifié son action au nom de l’État et pour le compte de l’hôtel de ville, invoquant la nécessité de protéger les emprises publiques contre les occupations anarchiques. « On peut posséder tous les titres de propriété, mais il faut se demander comment ils ont été obtenus », a-t-il déclaré, laissant planer le doute sur la légitimité des documents présentés par le colonel Nsimba. Le ministre a promis de fournir des éclaircissements supplémentaires dans les jours à venir.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur la gestion du foncier à Kinshasa, où les conflits entre propriétaires privés et autorités publiques sont légion. Comment concilier respect des droits de propriété et protection des espaces publics ? Les méthodes employées par les autorités provinciales sont-elles toujours proportionnées ? Autant d’interrogations qui méritent des réponses claires dans un contexte où la transparence des procédures administratives reste un enjeu majeur.
Les observateurs de la vie politique et urbaine à Kinshasa suivent avec attention l’évolution de ce dossier, qui pourrait faire jurisprudence dans les nombreux litiges fonciers qui agitent la capitale congolaise. La crédibilité des institutions en charge de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire est une nouvelle fois mise à l’épreuve dans cette affaire qui oppose un haut gradé de la police à un membre du gouvernement provincial.
Dans les prochains jours, les avocats du colonel Nsimba pourraient saisir les tribunaux compétents pour obtenir réparation, tandis que le ministre Mulumba s’est engagé à fournir des éléments supplémentaires justifiant sa décision. Cette confrontation entre un officier de police et une autorité politique promet d’alimenter le débat sur la gouvernance urbaine et le respect des droits fonciers en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net