Une situation d’urgence a été déclarée dans le Nord-Kivu suite au risque imminent d’effondrement du pont Semuliki, un ouvrage stratégique sur l’axe Beni-ville – Kassindi. Les autorités provinciales ont immédiatement réagi pour éviter une catastrophe humanitaire et économique dans cette région déjà fragilisée.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Evariste Tessomo, a convoqué en urgence une réunion de crise ce lundi 14 avril 2025. La rencontre s’est tenue au gouvernorat des provinces à Béni, réunissant tous les acteurs concernés par cette infrastructure vitale pour les échanges commerciaux dans l’est de la RDC.
L’Office des Routes avait tiré la sonnette d’alarme dès le week-end dernier, alertant sur l’état critique du pont enjambant la rivière Semuliki. Face à ce danger, des mesures conservatoires ont été prises pour permettre une circulation minimale tout en garantissant la sécurité des usagers.
La mesure phare annoncée concerne une limitation drastique du tonnage. Désormais, seuls les véhicules ne dépassant pas 20 tonnes seront autorisés à franchir le pont. La DGDA du Nord-Kivu a reçu mandat pour faire respecter strictement cette restriction. Les camions transportant des marchandises excédentaires devront procéder à un déchargement partiel au poste frontière de Kassindi.
Alain Bavidila, représentant de la DGDA, a tenu à rassurer les opérateurs économiques : “Cette mesure est temporaire. Nous travaillons en étroite collaboration avec tous les partenaires pour minimiser l’impact sur les activités commerciales.” Il a précisé que les produits pétroliers bénéficieront d’une dérogation spéciale pour des raisons stratégiques.
La Fédération des Entreprises du Congo, par la voix de Cléofas Palou Kaangonya, a appelé à la responsabilité des opérateurs économiques : “Nous devons tous faire preuve de patriotisme économique en respectant ces mesures qui visent à préserver notre unique pont tout en maintenant les échanges.”
En parallèle, le FPI a promis de mobiliser rapidement des fonds pour la réhabilitation de la route MBA qui pourrait servir d’itinéraire alternatif. Désiré Segaungu, directeur provincial du FPI, a assuré que “tous les plaidoyers nécessaires seront menés auprès des instances nationales pour débloquer ce dossier prioritaire”.
Cette crise met en lumière la vétusté des infrastructures routières dans l’est de la RDC et la nécessité d’investissements massifs. Les mesures d’urgence prises démontrent cependant une réactivité notable des autorités provinciales face à cette situation critique. La sécurité des populations et la continuité des activités économiques restent au cœur des préoccupations.
Les observateurs s’interrogent : jusqu’à quand ce pont pourra-t-il tenir ? Quand débuteront les travaux de réhabilitation ? Les réponses à ces questions détermineront l’ampleur de l’impact sur l’économie régionale déjà fragilisée par des années de conflits.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source:RTNC
