Les travaux de l’assemblée générale ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour l’année 2025 se poursuivent avec rigueur à Kinshasa, dans un contexte marqué par la volonté de réformer en profondeur le système judiciaire congolais. La salle Marcel Liya de la Cour de cassation a servi de cadre à ces échanges stratégiques, où les défis structurels de la justice en République démocratique du Congo ont été passés au crible.
L’examen des mandats des participants ayant été validé en préambule, les délégations des 27 cours d’appel du pays ont présenté des rapports synthétiques révélateurs. Ces documents, fruits d’un minutieux travail de terrain, ont exposé sans détour les réalités locales : pénurie chronique de personnel judiciaire, déficit criant en moyens logistiques et disparités flagrantes dans le rendement des juridictions. Un diagnostic sans concession qui appelle des solutions urgentes.
La question des effectifs judiciaires s’est imposée comme l’un des points névralgiques des discussions. Comment garantir l’accès à la justice lorsque les tribunaux fonctionnent avec des équipes squelettiques ? Les débats ont également mis en lumière l’impérieuse nécessité de moderniser les infrastructures judiciaires, condition sine qua non pour rendre une justice efficace et équitable sur l’ensemble du territoire national.
Au-delà de ces considérations opérationnelles, l’assemblée a abordé des thématiques fondamentales pour l’avenir du pays. La justice transitionnelle, portée par les interventions du FONAREV, a occupé une place centrale dans les échanges. La réparation des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre apparaît comme un pilier essentiel de la réconciliation nationale et de la consolidation de la paix en RDC.
Les aspects sociaux n’ont pas été négligés, avec des présentations techniques notables. La CNSSAP a détaillé le régime de sécurité sociale des magistrats, tandis que la société Activa a exposé les modalités de l’assurance santé. Ces interventions soulignent la prise de conscience des besoins en matière de protection sociale pour les acteurs de la justice, élément clé de la lutte contre la corruption et pour l’indépendance de la magistrature.
Les services spécialisés, à l’image de l’Inspection Générale des Services Judiciaires et Pénitentiaires, ont présenté leurs bilans d’activité, offrant ainsi une photographie complète du fonctionnement de l’appareil judiciaire congolais. Ces données précieuses serviront de base aux futures décisions du CSM.
À l’issue de ces travaux, les attentes sont grandes quant aux recommandations qui seront formulées. La mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses apparaît comme l’unique voie pour doter la RDC d’un système judiciaire à la hauteur des aspirations de son peuple. Les décisions qui émaneront de cette assemblée générale pourraient marquer un tournant décisif dans l’histoire de la justice congolaise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source:RTNC