Les tensions dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) persistent malgré les efforts de dialogue entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle AFC/M23. Les combats continuent de faire rage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les affrontements entre les forces gouvernementales, les milices locales et les rebelles ont entraîné des changements significatifs sur le terrain.
Dans le Sud-Kivu, plus précisément dans le secteur de Lemera (Kalehe), les combattants Wazalendo ont repris le contrôle d’une dizaine de localités, dont Shanje, Bushaku 1 et 2, ainsi que Nyawaronga. Ces avancées surviennent après que l’AFC/M23 ait retiré une partie de ses troupes pour préparer une offensive sur d’autres villes stratégiques de la région. Les sources locales indiquent que les rebelles se redéploient en vue d’attaques plus larges, ce qui suscite des inquiétudes quant à une possible escalade des violences.
Sur l’axe Bukavu-Uvira, les combats se sont intensifiés après le redéploiement des combattants de l’AFC/M23. Les forces gouvernementales et les milices Wazalendo tentent de contenir l’avancée des rebelles, mais la situation reste instable. Les habitants de ces zones vivent dans la crainte d’une nouvelle vague de violence, alors que les négociations à Doha, au Qatar, semblent stagner.
Au Nord-Kivu, la situation n’est guère plus rassurante. Dans le territoire de Lubero, l’AFC/M23 a pris le contrôle de sept villages, tandis que Walikale-Centre est désormais sous l’autorité des Forces Armées de la RDC (FARDC) et des Wazalendo. Cependant, les combats persistent en périphérie de Masisi, où les miliciens locaux peinent à déloger les rebelles malgré leurs offensives répétées.
Dans ce contexte déjà tendu, l’AFC/M23 a accusé le gouvernement congolais d’avoir violé le cessez-le-feu, alimentant les craintes d’une escalade des hostilités. Cette accusation intervient alors que la deuxième phase des pourparlers de paix a débuté le 9 avril à Doha. Cependant, l’absence de communication officielle sur le format et l’agenda des discussions laisse planer le doute sur l’efficacité de ces négociations.
La population congolaise, épuisée par des années de conflits, espère une issue pacifique à cette crise. Mais avec des combats qui se poursuivent sur plusieurs fronts et des pourparlers dont les contours restent flous, l’espoir d’une résolution rapide s’amenuise. Les observateurs internationaux appellent à une médiation plus robuste pour éviter une nouvelle spirale de violence dans cette région déjà meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
