Une semaine après le retrait des rebelles du M23 du chef-lieu du territoire de Walikale, la vie tente péniblement de retrouver son rythme normal. Selon des sources locales, près de 40 % des habitants déplacés ont regagné leurs foyers ce mercredi 9 avril. Cependant, le retour à la normale semble encore loin, notamment pour l’administration publique qui peine à reprendre ses activités.
Depuis le départ des rebelles le 2 avril dernier, quelques signes timides de reprise économique sont observables. Des pharmacies, des petits marchés informels appelés « Limanga » et des salons de coiffure ont timidement rouvert leurs portes au cœur de Walikale. Mais derrière cette façade d’espoir, les défis restent nombreux. La circulation monétaire est toujours paralysée, et les réseaux de téléphonie mobile, à l’exception d’Orange qui fonctionne difficilement, demeurent inaccessibles. Vodacom et Airtel, pourtant essentiels dans cette région, restent coupés, compliquant davantage la vie des habitants.
Dans les rues de Walikale, des groupes de jeunes se rassemblent pour partager leurs expériences traumatisantes vécues durant les 15 jours d’occupation rebelle. Ces récits, souvent chargés d’émotion, témoignent des cicatrices encore vives laissées par cette période sombre. Comment ces populations peuvent-elles se reconstruire après de tels événements ? La question reste en suspens.
L’administration publique, quant à elle, est toujours à l’arrêt. Bien que l’administrateur militaire et le chef de secteur Wanianga soient présents sur place, les bureaux administratifs n’ont pas pu rouvrir en raison des dégâts matériels importants causés par les rebelles. Cette situation entrave considérablement la reprise des services essentiels et la mise en place de mesures de stabilisation.
Rappelons que les rebelles du M23 ont occupé le chef-lieu du territoire de Walikale du 20 mars au 2 avril, après de violents affrontements avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les groupes d’autodéfense Wazalendo. Ces événements ont plongé la région dans un climat d’insécurité et de désolation, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui.
Alors que Walikale tente de se relever, les défis sont immenses : rétablissement des services de base, retour des déplacés, réparation des infrastructures endommagées et restauration de la confiance des populations. Dans ce contexte, la communauté internationale et les autorités congolaises sont plus que jamais interpellées pour accompagner cette région vers une paix durable et un développement inclusif.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
