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Nord-Kivu : Une crise humanitaire éclate à Walikale, les déplacés à l’abandon

Le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, est aujourd’hui le théâtre d’une crise humanitaire sans précédent. Des milliers de ménages déplacés, ayant fui les combats entre les rebelles de l’AFC/M23 et les FARDC soutenues par les miliciens wazalendo, survivent dans des conditions effroyables. Sur l’axe Buleusa, Kalembe, Mpeti, Kashebere, Nyabiondo, Kibua, Mpofi jusqu’à Walikale-centre, des familles entières luttent pour leur survie sans aucune aide humanitaire systématique.

Selon la société civile locale, représentée par Fiston Misona, 74 sur 90 villages du secteur des Wanianga ont été vidés de leurs habitants depuis le début des hostilités en mars. Ces déplacés, privés de leurs biens et de leurs repères, vivent désormais dans des refuges précaires, souvent sans accès à l’eau potable ni aux soins médicaux. La pression exercée sur les rares ressources disponibles aggrave les risques sanitaires, avec notamment 14 bornes-fontaines hors service obligeant les familles à s’approvisionner dans des zones insalubres. La propagation de maladies hydriques et l’absence de latrines constituent de véritables bombes à retardement.

Les témoignages dressent le portrait d’une situation critique. Michel Moto Muhima, député national élu de Walikale, a récemment alerté la chambre basse du Parlement. Il estime à 20 000 le nombre de ménages déplacés, tous confrontés à des besoins urgents en matière de nourriture, d’abris et de santé. L’élu a également plaidé pour un renforcement logistique des FARDC sur les lignes de front afin de faire face aux rebelles et de garantir un minimum de sécurité aux populations civiles.

Certaines zones, comme Walikale-centre, ont été reprises par les rebelles après des affrontements violents. Les localités environnantes ont été la cible de pillages, à l’image des villages situés sur l’axe menant à Kisangani et ceux aux frontières avec la province du Maniema, notamment à Mubi, Ndjingala et Lubutu. Cet afflux de déplacés a bouleversé la tranquillité précaire de la province voisine, où la population commence, elle aussi, à fuir vers des zones plus sécurisées dans la Tshopo.

Face à cette détresse humanitaire, la société civile de Walikale appelle à une intervention rapide des autorités provinciales et des partenaires internationaux. Les besoins sont immenses et les défis sécuritaires compliquent l’accès des organisations humanitaires à certaines parties du territoire. Une assistance limitée, réduite à quelques médicaments, a été constatée, mais elle reste largement insuffisante pour combler les besoins vitaux.

Quel futur pour ces populations abandonnées sur les routes de l’exil ? Qui répondra à cette urgence éclipsée par le bruit des armes ? Les regards se tournent maintenant vers le gouvernement congolais et les partenaires internationaux pour qu’ils prennent enfin les mesures nécessaires afin d’éviter une catastrophe encore plus grande.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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