Le 16 mars 2025 pourrait marquer un tournant décisif dans la crise de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le président angolais João Lourenço, médiateur désigné dans ce douloureux conflit, a exhorté toutes les parties en présence à instaurer un cessez-le-feu effectif dès minuit. Mais que peut réellement changer une telle annonce dans un contexte aussi complexe et tumultueux ?
Selon un communiqué officiel de la présidence angolaise, ce cessez-le-feu doit impliquer la suspension immédiate de toutes actions hostiles visant les populations civiles, ainsi que l’interdiction d’acquisition de nouvelles positions dans les zones de conflit. La démarche vise à préparer un terrain propice à des discussions de paix imminentes à Luanda, entre Kinshasa et le mouvement rebelle du M23.
À Nairobi, le 15 mars, la ministre d’État congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner a pris part à une session clé réunissant les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Kinshasa y a plaidé pour une stratégie régionale coordonnée basée sur l’implémentation des résolutions du sommet EAC-SADC et du Conseil de sécurité de l’ONU. La reposition de certains aéroports stratégiques comme Goma et Kavumu ainsi qu’un corridor humanitaire figurent parmi les demandes cruciales de la RDC.
Pendant ce temps, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a salué les initiatives angolaises, exprimant néanmoins des attentes claires. Le groupe rebelle aspire à un engagement public du président Félix Tshisekedi envers les négociations, et réclame plus de transparence sur les termes du dialogue. Sans ces précisions, leur engagement demeure réservé.
Du côté rwandais, le ton est modéré mais prudent. Le ministre des Affaires étrangères Olivier J.P. Nduhungirehe a souligné une dynamique positive, tout en rappelant que des précédents engagements de Kinshasa n’avaient pas toujours été honorés. Le Rwanda recommande un soutien sincère des acteurs internationaux au processus actuel sans interférences qui pourraient compromettre sa réussite.
Enfin, sur la scène internationale, l’Union européenne prévoit des sanctions contre neuf acteurs présumés du conflit, réaffirmant sa volonté de contribuer à une solution durable. Cette décision devrait être avalisée lundi à Bruxelles.
Alors que les horloges avancent vers l’heure de vérité, le cessez-le-feu tiendra-t-il ses promesses ? Le futur dira si cette étape marquera le début d’un processus de paix tant attendu, ou si elle ne sera qu’une énième tentative parmi tant d’autres dans un conflit dont les violences perdurent depuis trop longtemps.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd