La paralysie inattendue du système judiciaire au Maniema inquiète la population locale. Depuis deux semaines, les salles du tribunal de grande instance et du tribunal de paix de Kindu demeurent vides, un constat alarmant pour une province où les services judiciaires sont essentiels. Cette situation envenime les frustrations des justiciables, désespérés de voir leurs affaires stagner dans l’incertitude.
Michel Yuma Kasonda, président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile du Maniema, dresse un tableau sombre de cette réalité. En l’absence prolongée de tous les juges concernés, il souligne un désengagement préjudiciable à la justice dans la province : « Depuis deux semaines, nous observons une paralysie totale de l’appareil judiciaire dans notre province du Maniema. Les juges du tribunal de grande instance sont absents, tous se trouvent à Kinshasa. Quant au tribunal de paix de Kindu, il ne fonctionne tout simplement pas. Les justiciables se retrouvent livrés à eux-mêmes », déclare-t-il, exprimant un profond mécontentement.
La paralysie des tribunaux a non seulement ralenti le cours de la justice, mais elle a également affecté la Cour d’appel, qui, sans l’implication des juridictions inférieures, se retrouve elle aussi bloquée. Cette inertie vient exacerber l’impression d’abandon qu’éprouvent les habitants du Maniema. « Nous demandons au Conseil supérieur de la magistrature d’intervenir rapidement. Il est impératif que ces juges regagnent leurs postes et remplissent leur devoir envers la population. Beaucoup de dossiers attendent le traitement des tribunaux de paix et de grande instance », soutient Michel Yuma Kasonda, appelant à des actions urgentes.
En dépit des efforts de la presse pour obtenir une déclaration des juges concernés, aucune réaction n’a été enregistrée, laissant planer un flou sur les motivations véritables de leur absence prolongée. Cette situation pose des questions cruciales : pourquoi ces juges sont-ils absents ? Quelles solutions à court et long termes peuvent être envisagées pour éviter de telles paralysies à l’avenir ?
Cet épisode met en lumière les défis structurels du système judiciaire en République démocratique du Congo et, par extension, les impacts graves de l’absence de fonctionnaires critiques dans les régions. Les acteurs concernés sont invités à agir avec célérité, car laisser ainsi la justice en suspens équivaut à nier un droit fondamental aux citoyens.
À mesure que les appels à l’intervention restent sans écho, le sentiment d’injustice s’intensifie au sein du Maniema. Une solution est donc impérative pour rétablir l’équilibre et restaurer la confiance de la population dans l’institution judiciaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net