Un climat d’insécurité persiste dans le territoire de Djugu, en Ituri, où les attaques des miliciens de Zaïre et de la CODECO ont marqué, une fois de plus, un triste chapitre de violences. Ces incursions, survenues le jeudi 6 mars, ont causé la mort de cinq personnes, incendies de maisons, pillages de biens essentiels et des déplacements massifs de population. Une situation alarmante qui continue de paralyser la vie dans cette région de la République démocratique du Congo.
La nuit de jeudi à vendredi a été particulièrement sanglante. À Mongwalu, située à 85 kilomètres au nord de Bunia, des hommes armés de la faction Bon Temple de la CODECO ont tué cinq personnes, dont une jeune femme de 27 ans dans une buvette. Ils n’ont pas seulement pris des vies ; ils ont également emporté des téléphones et de l’argent dirigés des victimes et des rescapés, accentuant la détresse des habitants.
Le même soir, des miliciens du groupe armé Zaïre ont fait irruption à Zati, dans le groupement de Fataki. Ces assaillants n’ont pas hésité à s’attaquer aux habitations, incendiant plusieurs maisons et détruisant des produits champêtres. Ces actions calculées témoignent d’une stratégie visant à anéantir les ressources essentielles des populations locales déjà épuisées par des années de conflit.
Ce calvaire ne s’arrête pas à la tombée de la nuit. Un autre incident survenu en mi-journée de jeudi ajoute au tableau sombre. Dans le village de Scierie Abelkoze, un groupe de la CODECO venu de son fief de Besse a ciblé un site minier artisanal. Par des tirs d’intimidation, ils ont dispersé les orpailleurs présents sur les lieux, transformant un espace de subsistance en un ennemi du quotidien. Malheureusement, une personne a été blessée, un taximan, qui se dirigeait vers Mongwalu. Ces affrontements dans ce village jettent un éclairage cru sur les dangers constants auxquels les populations sont confrontées.
Ajoutons que dans les boutiques des villages environnants, comme celui de Landa, les pillages ont continué. Les éléments de la CODECO se sont emparés des articles de première nécessité avant d’incendier deux maisons. Ces actes de vandalisme viennent encore alourdir le traumatisme de ces communautés.
Le contexte sécuritaire en Ituri, notamment dans le territoire de Djugu, s’assombrit à mesure que se multiplient ces attaques. Le déplacement des habitants vers des environnements déjà saturés par d’autres populations déplacées constitue un défi humanitaire de taille. Les questions se multiplient : combien d’autres vies doivent être perdues avant qu’une réponse sûre ne soit envisagée ? La nécessité d’une action coordonnée pour sécuriser ces zones et protéger les innocents est plus urgente que jamais.
Pour les habitants de Djugu et de toutes les régions affectées en Ituri, chaque nouvelle attaque renforce un sentiment de vulnérabilité. Cette tragédie n’est pas seulement une crise locale, mais aussi le reflet d’une instabilité dont les répercussions s’étendent bien au-delà de la RDC. Face à ces défis, interroger l’efficacité des mesures de sécurité actuelles ainsi que des efforts diplomatiques entreprises devient impératif.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net