La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a pris une décision d’ampleur ce mercredi 5 février en émettant un mandat d’arrêt international contre Corneille Nangaa Yobeluo, chef du groupe rebelle Alliance du Fleuve Congo (AFC), accusé de recevoir un soutien du Rwanda. Cette annonce marque une étape significative dans la lutte contre les crimes perpétrés par des forces rebelles sur le sol congolais.

D’après un document officiel relayé par l’Agence congolaise de presse (ACP) et signé par l’avocat général militaire, le colonel magistrat Parfait Mbuta Muntu, Corneille Nangaa est poursuivi pour des accusations graves, notamment des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, insurrection et détournements. Ces chefs d’accusation témoignent de la gravité des actes reprochés à cet ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) reconverti en leader d’un mouvement rebelle. Selon les termes du mandat, Nangaa doit être appréhendé où qu’il se trouve, transporté sous bonne garde sur le territoire national, et remis aux autorités compétentes.

Ce mandat d’arrêt survient à peine quelques jours après que les biens de Corneille Nangaa ont été saisis et transférés au patrimoine public de l’État congolais. Ces actifs, confisqués à l’initiative des autorités judiciaires, ont été redistribués à divers services de la justice militaire et civile. Cette décision renforce l’idée de fermeté dans la répression des agissements criminels, tout en soulignant la volonté des autorités judiciaires congolaises de ne pas laisser impuni de tels actes.

Pour rappel, en août dernier, cet individu, autrefois en charge des élections en RDC, avait été condamné à la peine capitale par la Haute Cour militaire pour ses agissements en tant que leader rebelle. Cette reconversion spectaculaire d’un administrateur public influent en chef de groupe armé a choqué l’opinion publique nationale et internationale.

Cette volonté affichée par la justice militaire de Kinshasa de poursuivre sans relâche Corneille Nangaa reflète une détermination accrue de la République Démocratique du Congo à faire face aux défis sécuritaires et juridiques posés par les groupes armés. Reste désormais à voir si la coopération internationale sera efficace pour l’appréhender et enfin mettre un terme à ses activités dans la région. Ce cas emblématique illustre les tensions récurrentes liées à la sécurité en RDC, tout en plaçant la République face à l’exigence de justice et de souveraineté nationale.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net