Mabanga, un village niché au cœur du territoire de Djugu en Ituri, a été le théâtre d’un événement aussi marquant qu’espoir ce vendredi 31 janvier. Plus de 1200 ex-miliciens ont pris une décision historique en rejoignant le Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (P-DDRCS). Ce geste, porteur de promesses, symbolise une chance de renouveau pour une région longtemps en proie aux conflits.
Ces ex-combattants, dorénavant détenteurs des cartes de démobilisation, affichent leur volonté de tourner la page de la guerre. Ces documents, en plus de leur permettre de circuler en sécurité, ouvrent la voie à leur réintégration au sein de leurs communautés. Parmi eux, plus de 50 membres du groupe d’autodéfense Zaïre ont été les premiers à recevoir ces précieux sésames lors de la journée inaugurale de ce processus qui s’étendra sur deux semaines à Mabanga.
La retraite des armes a laissé place à des rêves simples mais profonds : retrouver leurs familles, retourner à l’agriculture, à l’élevage ou encore à l’extraction artisanale de l’or. Tous convergent vers un même objectif : le développement harmonieux de leurs entités et un avenir sans violence. Ce mouvement est aussi un appel vibrant à la paix lancé par ces anciens miliciens, lassés de décennies de guerre incessante.
Le coordonnateur national du P-DDRCS, Tanga Ntita, a réitéré l’engagement du gouvernement à soutenir ces démobilisés tout au long de leur réinsertion. Dans un discours empreint d’espoir, il a déclaré : « L’heure est venue de tourner la page de la violence et d’écrire ensemble l’avenir de la prospérité. Je rends hommage à mes frères qui, aujourd’hui, ont fait le choix d’arrêter la violence et de choisir le chemin de la paix. »
Ce processus, bien qu’ambitieux, ne se déroule pas sans inquiétudes. Tandis que la province de l’Ituri semble prendre un tournant décisif, ces ex-combattants et la population locale exhortent le gouvernement à redoubler d’efforts pour garantir leur sécurité contre les menaces persistantes, notamment celles des forces étrangères comme le M23 et les ADF. Le défi de la sécurisation demeure crucial pour capitaliser sur ces avancées encourageantes.
Alors que tous les groupes armés de l’Ituri ont marqué leur adhésion à ce programme, l’initiative suscite des attentes considérables. Est-ce le début du renouveau pour l’Ituri et ses populations ? Si le gouvernement tient ses engagements et que la paix s’installe durablement, cet événement pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère dans cette province si longtemps meurtrie par les conflits.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
