Le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de susciter des réactions sur la scène internationale. Ce mardi, la Belgique a convoqué André Bucyana, Chargé d’affaires par intérim de l’ambassade du Rwanda, dénonçant le rôle de l’armée rwandaise (RDF) dans le soutien aux rebelles du M23 et la récente prise de la ville de Goma. Cette démarche reflète l’inquiétude croissante de Bruxelles face à une situation qui menace la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Lors de cette convocation, le Service Public Fédéral (SPF) Affaires étrangères a réaffirmé la position ferme de la Belgique sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. « La souveraineté de la RDC doit être respectée par tous, en tout temps et en tous lieux, » a martelé Bernard Quintin, ministre belge des Affaires étrangères, lors de sa venue au Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne.
La Belgique a également dénoncé « l’inacceptable violation du cessez-le-feu » par le M23, tout en mettant en avant les conséquences humanitaires désastreuses de cette avancée militaire. En collaboration avec l’Union européenne, elle appelle au retrait immédiat des troupes rwandaises et des milices rebelles des territoires congolais occupés. Cette prise de position s’inscrit dans le cadre des efforts visant à résoudre pacifiquement ce conflit qui déchire l’Est de la RDC.
Pendant ce temps, Kinshasa a été le théâtre de manifestations violentes. Des groupes de jeunes, exprimant leur colère face à l’implication perçue de la communauté internationale, ont pris pour cible diverses ambassades, dont celle de la Belgique. Bien que l’incendie du portail ait été rapidement maîtrisé, cet acte symbolique témoigne d’un ressentiment profond au sein de la population congolaise.
Face à cette situation, le SPF Affaires étrangères a demandé le renforcement des mesures de sécurité autour des missions diplomatiques, une requête à laquelle Kinshasa a répondu favorablement. Par ailleurs, l’ambassade belge à Kinshasa a recommandé aux ressortissants belges présents de rester vigilants et de limiter leurs déplacements.
Sur le terrain, la crise humanitaire s’aggrave à Goma et dans ses environs. La prise de la ville par le M23 a entraîné des déplacements massifs de populations déjà fragilisées par des années de conflit. Les infrastructures locales, insuffisantes, peinent à gérer l’afflux des civils en détresse. Ce drame humain continue d’interpeller la communauté internationale, notamment la Belgique, qui s’engage à œuvrer avec ses partenaires pour une solution diplomatique à long terme.
Ce nouvel épisode illustre les tensions croissantes dans l’Est de la RDC et la complexité des interactions internationales dans cette région. Alors que la Belgique se positionne fermement pour une solution pacifique, le défi reste immense pour mettre fin à une crise qui perdure depuis trop longtemps.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
