La Police nationale congolaise (PNC) a franchi un nouveau pas dans l’enquête sur le meurtre bouleversant du journaliste Patrick Adonis Numbi. Ce jeudi 23 janvier, devant un parterre de journalistes réunis au cabinet du gouverneur de la province à Lubumbashi, les présumés coupables ont été formellement présentés. Ces individus, divisés en deux groupes, sont accusés d’implication dans des crimes mettant en lumière l’insécurité préoccupante qui plane sur la ville.

Le premier groupe composé de sept hommes et trois femmes témoigne d’un schéma criminel complexe. Parmi cet ensemble figurent ceux accusés directement de l’assassinat tragique de Patrick Adonis Numbi, survenu dans la nuit du 7 au 8 janvier. C’est un détenu de la prison de Kasapa, initialement incarcéré pour vol aggravé avec violence, qui aurait dévoilé l’implication de ces individus après son arrestation. Trahi par le téléphone volé à l’une de ses victimes et soumis à un interrogatoire approfondi, ce suspect-clé a conduit la Police à l’arrestation de ses complices dans un hôtel de la commune de Katuba. Ce lieu, prétendument devenu leur refuge, illustre la complicité organisée de la bande.

Parmi ces individus, la compagne du chef de file en cavale ainsi que deux autres femmes jouent des rôles tout aussi troubles : l’une aurait été la fournisseuse d’armes blanches, notamment des machettes, et l’autre hébergeait les criminels avant leurs raids nocturnes. Cette investigation ne s’arrête pas là. Le deuxième groupe, distinct, inclut un militaire et une femme appréhendés, eux aussi dans le même hôtel. Ils étaient en possession de biens volés tout juste une nuit avant leur capture.

Cette série d’interpellations survient dans un contexte déjà tendu marqué par l’instauration d’un couvre-feu imposé pour faire face à une insécurité croissante dans la région du Haut-Katanga, dirigée par le gouverneur Jacques Kyabula. Ce dernier, confronté à la violence omniprésente, a exhorté les habitants de Lubumbashi à intensifier leur collaboration avec les forces de l’ordre pour enrayer ce phénomène inquiétant.

Dans un acte de réconfort adressé à la communauté journalistique, le gouverneur a promis que justice serait rendue pour Patrick Adonis Numbi : « Nous voulons honorer sa mémoire en nous assurant que ces criminels soient jugés en flagrance et que l’audience soit rendue publique. » Cette déclaration résonne comme une volonté de restaurer la confiance envers la justice et de redonner espoir à une communauté profondément touchée.

Cet effort concerté entre la Police, les autorités provinciales et la population sera-t-il suffisant pour freiner l’hémorragie sécuritaire à Lubumbashi ? Les arrestations récentes marquent un progrès, mais la traque des fuyards et la résolution d’autres affaires similaires restent un défi de taille pour redonner un sentiment de sécurité à la ville.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net