La République Démocratique du Congo a commémoré, ce lundi 21 janvier 2025, le septième anniversaire de la mort tragique de Thérèse Kapangala, jeune aspirante religieuse tuée lors d’une marche contre le changement de la Constitution, en 2018. Cet événement sombre, qui s’inscrit dans la lutte pour la démocratie en RDC, reste gravé dans la mémoire collective des Congolais.
La messe de commémoration, célébrée à la paroisse Saint-François-de-Sales, à Kinshasa, a rassemblé une foule émue. Membres de la famille, religieux, figures politiques et citoyens ordinaires se sont réunis pour honorer la mémoire d’une jeune femme dont le combat pour les valeurs démocratiques continue d’inspirer. Dans son homélie, l’abbé Destin Basonga a livré un vibrant hommage, comparant Thérèse Kapangala à une martyre de l’église primitive, victime de celui qu’il a qualifié de «soif effrénée du pouvoir» d’un régime passé. Les paroles fortes du prêtre ont résonné dans l’assemblée, marquée par l’intense tristesse de la mère de la défunte.
Thérèse Kapangala, faut-il le rappeler, avait perdu la vie à la fleur de l’âge lorsqu’une balle tirée par la police l’avait atteinte en plein cœur. Cette journée sanglante avait vu plusieurs citoyens perdre la vie lors d’une répression brutale des manifestations organisées contre le pouvoir en place par le Comité Laïc de Coordination (CLC). Aspirante religieuse, la jeune femme s’apprêtait à rejoindre la Congrégation de Sainte Famille de Bergame quelques mois avant son assassinat. Sa famille avait, dès février 2018, porté plainte contre le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo, responsable à l’époque des forces de police, mais cette démarche judiciaire est restée sans suite jusqu’à présent.
Jean-Claude Kapangala, frère cadet de Thérèse et président de la structure « Génération Thérèse Kapangala », a profité de cette commémoration pour adresser un message aux leaders politiques présents à cet hommage, dont Martin Fayulu. Il a exprimé sa déception face à la position actuelle de certains acteurs politiques, désormais au pouvoir, qui soutiennent des initiatives qu’ils avaient pourtant combattues avec virulence par le passé. Jean-Claude a également réclamé l’ouverture d’un procès pour obtenir justice pour sa sœur, soulignant un immobilisme judiciaire qui, après six années de pouvoir, reste un sujet de frustration pour la famille.
Cette journée empreinte d’émotion rappelle aux Congolais l’importance de se souvenir des luttes passées pour la justice et la démocratie. Les questions soulevées sur la quête de vérité et la responsabilité de l’État continuent d’alimenter le débat national. Thérèse Kapangala, symbole de la lutte pour un Congo plus juste, demeure un nom que l’histoire congolaise ne saurait oublier.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd