22.9 C
Kinshasa
lundi, janvier 20, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSecuritéLa violence explosive en RDC : crimes de guerre et souffrance civile...

La violence explosive en RDC : crimes de guerre et souffrance civile dénoncés

Entre janvier et juillet 2024, l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a été le théâtre de plus de 150 attaques impliquant des armes explosives à large rayon d’impact, causant la mort de plus de 100 civils et laissant derrière elles des centaines de blessés. Amnesty International, dans son dernier rapport publié mercredi, a dénoncé des crimes qui pourraient juridiquement constituer des crimes de guerre, engageant la responsabilité du groupe armé M23 et des Forces armées de la RDC (FARDC). Face à ce fléau humanitaire, le silence n’est plus une option.

Ce rapport accablant souligne une grave escalade du conflit en RDC, dans un contexte marqué depuis trois décennies par des violations répétées des droits humains. Les recherches d’Amnesty International, soutenues par 60 témoignages, ainsi que des analyses de photos et vidéos, révèlent que des armes explosives imprécises, telles que des roquettes Grad de 122 mm, ont massivement frappé des zones densément peuplées. Ces frappes, attribuées aux FARDC et au M23, ont touché des quartiers résidentiels, des camps de déplacés et des zones urbaines, multipliant les pertes auprès des civils.

Un exemple particulièrement tragique s’est déroulé le 25 janvier 2024 à Mweso, dans le Nord-Kivu, où une frappe attribuée aux FARDC a détruit une maison, faisant 19 morts, dont 15 enfants, et 25 blessés. Amnesty International n’a trouvé aucune preuve d’une quelconque cible militaire dans les environs. De même, l’attaque du 4 mars 2024, où une munition a touché des civils fuyant Nyanzale, a causé la mort de 17 personnes, dont des enfants, et a été attribuée au M23.

Depuis janvier 2024, les tensions entre les FARDC et le M23, soutenu par les Forces rwandaises de défense (RDF), ont continué de croître. Les affrontements dans des zones habitées et leur recours à des armes explosives ont accablé davantage les populations civiles déjà vulnérables. Malgré une tentative de cessez-le-feu en juillet, les hostilités ont repris en octobre 2024, anéantissant tout espoir de stabilité pour les communautés affectées.

Face à ces violations flagrantes du droit international humanitaire, Amnesty International exhorte la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête pour qualifier ces actes de crimes de guerre. L’organisation insiste également sur la nécessité urgente de fournir une assistance médicale, psychologique et humanitaire aux victimes. Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, déplore les conséquences dévastatrices pour les civils, déclarant que ces bombardements aveugles ne laissent que « des familles détruites, des enfants traumatisés et des communautés en ruines ».

La communauté internationale est également appelée à condamner sans équivoque l’utilisation d’armes explosives dans des zones civiles. John, un père congolais ayant perdu sa fille dans une frappe sur un camp de déplacés à Goma, exprime son désespoir : « Nous avons fui nos villages pour échapper à la violence, mais ici, nous sommes pourchassés et tués. » Ce récit poignant met en lumière la nécessité d’une action incisive et immédiate pour mettre fin à ce cycle de violence.

Alors que la RDC lutte contre l’une des crises humanitaires les plus complexes de notre époque, Amnesty International tente de réveiller les consciences et d’inciter les belligérants et leurs alliés internationaux à respecter le droit international et protéger les populations civiles. La question demeure : le monde écoutera-t-il cet appel désespéré ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


A la une Actualité RDC

Derniers Appels D'offres