Le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, a officiellement donné instruction au parquet général près la Cour d’appel Kinshasa/Gombe d’ouvrir une enquête judiciaire de grande envergure. Ce samedi 18 janvier marque un tournant décisif dans la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics dans la République Démocratique du Congo (RDC). Les faits incriminés, révélés par un rapport accablant de l’Inspection Générale des Finances (IGF), concernent notamment la gestion de la Banque Centrale du Congo (BCC) entre 2018 et 2020, ainsi que celle de la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) sur une période s’étendant de 2012 à 2020.
Le rapport de l’IGF alerte sur un manque à gagner massif : une somme astronomique de 315.612.000 USD aurait disparu à cause des avances fiscales consenties par la Gécamines à l’État de 2012 à 2020. Ces révélations ébranlent non seulement les institutions financières nationales, mais interrogent également sur l’efficacité des mécanismes de contrôle face à des montants d’une telle ampleur. Comment expliquer un tel laxisme sans pointer du doigt une complicité systémique ? La question reste posée.
Dans un communiqué consulté par nos confrères de Radio Okapi, l’IGF a dévoilé que des mandats d’arrêts internationaux ont été émis à l’encontre des personnes directement impliquées dans ces détournements. Ces mandats ont déjà été transmis aux différents organes de justice de plusieurs pays pour garantir leur exécution. Une étape ferme qui témoigne de la détermination des autorités congolaises à réagir face à cette crise de confiance et à enrayer un fléau qui mine les efforts de développement de la nation.
Les actions prévues ne s’arrêtent pas là. L’IGF a également annoncé l’interpellation imminente, prévue dès la semaine prochaine, des individus présents sur le territoire congolais et suspectés d’avoir joué un rôle actif dans ces malversations. Une démarche qui, bien qu’arrivant tardivement selon certains analystes, pourrait néanmoins ouvrir la voie à un assainissement profond des institutions du pays.
Ces affaires de détournement soulèvent une fois de plus des questions critiques sur la gouvernance en RDC. Pendant que les accusations affluent, des regards se tournent également vers les réformes structurelles qui pourraient prévenir de tels abus à l’avenir. Les médias congolais et l’opinion publique attendent de voir si les mesures prises se traduiront en actions concrètes, et surtout, si les fonds disparus pourront en partie être recouvrés.
La République Démocratique du Congo, régulièrement secouée par de tels scandales, parviendra-t-elle à redresser la barre et restaurer la confiance de ses citoyens ? Une chose est certaine : cette affaire marque un test grandeur nature pour les réformes promises par l’État en matière de transparence et d’intégrité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net