Dans un communiqué cinglant publié le mercredi 15 janvier, le Département d’État américain a dénoncé avec ferveur la présence illégale de milliers de soldats rwandais sur le sol de la République démocratique du Congo (RDC). Ce communiqué met en lumière les tensions grandissantes dans l’est de la RDC, déjà déchiré par des décennies de conflits armés. En affichant son soutien au rapport à mi-parcours du groupe d’experts des Nations unies sur l’Est de la RDC dévoilé en décembre dernier, Washington marque une fois de plus son engagement face à cette crise régionale.

Les États-Unis condamnent également l’utilisation par le Rwanda de technologies militaires sophistiquées, telles que des systèmes de missiles sol-air et des mortiers guidés par GPS, accusés de contribuer à la poursuite des combats. La rebéllion menée par le M23, déjà frappée de sanctions par l’ONU et le gouvernement américain, reçoit ici un coup de projecteur indésirable. « Le Rwanda et le M23 doivent immédiatement cesser leurs activités de brouillage GPS et d’usurpation d’identité, qui continuent d’empêcher les opérations aériennes de la MONUSCO et les vols humanitaires de l’ONU dans le Nord-Kivu », souligne le communiqué.

Les répercussions de ces comportements, explique Washington, vont bien au-delà de la géopolitique : elles mettent directement en danger le personnel humanitaire et paralysent les efforts vitaux pour venir en aide aux populations civiles fortement touchées par les violences. Une situation jugée inacceptable par les États-Unis, qui appellent à une coopération renforcée pour neutraliser les groupes armés tout en respectant les droits de l’Homme.

Cependant, le Département d’État n’épargne pas non plus les autorités congolaises. Il pointe du doigt la « coopération systématique et continue » entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe armé des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), lui-même sous sanctions internationales. Washington exhorte Kinshasa à mettre immédiatement fin à de telles collaborations.

Enfin, dans une déclaration qui appelle à un espoir encore fragile, les États-Unis réitèrent la nécessité d’un dialogue sincère et inclusif entre le gouvernement de la RDC et les groupes armés, y compris le M23, pour poser les bases d’un chemin vers la paix. Mais cette paix tant attendue pourra-t-elle être atteinte alors que les tensions s’intensifient et que les acteurs internationaux poussent chacun leurs pions sur l’échiquier régional ? Cette question reste suspendue dans l’air, toute comme celle de l’avenir incertain de l’est de la RDC.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net