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Tanganyika : Tracasseries militaires dénoncées sur l’axe Manono-Ankoro

Dans un contexte marqué par des tensions croissantes dans plusieurs régions de la République Démocratique du Congo, l’ONG Forum des citoyens pour le développement et la formation des droits humains (FOSIDEF) tire la sonnette d’alarme. Mardi 14 janvier, cette organisation a dénoncé des cas de tracasseries exercées sur la population par certains éléments du service des renseignements militaires dans le territoire de Manono, situé dans la province du Tanganyika.

Selon les membres de cette ONG de défense des droits humains, ces pratiques oppressantes ont lieu principalement sur l’axe Ankoro-Manono, notamment dans les villages de Kikongo, Muyumba et Kazungu. Ces individus en uniforme, pourtant censés assurer la sécurité de la population, imposent des paiements en échange du passage des habitants et commerçants transitant par cette route stratégique. Les sommes exigées varient, mais elles concernent chaque article transporté, ce qui impacte directement les petits commerçants.

Thomas, un commerçant que nous prénommerons ainsi pour garantir son anonymat, a livré un témoignage poignant. « C’est comme si les passagers sont devenus les ennemis de ce pays. Je suis une victime, j’avais l’huile de palme, et ce n’est pas un produit prohibé. Mais on nous oblige de payer 3 000 francs congolais pour chaque bidon », déplore-t-il. « Si vous n’en avez pas, vous êtes obligés de payer en nature et donner à ces militaires de l’huile en contrepartie. » Ces pratiques, qualifiées d’illégales par Thomas, règnent en maître malgré leur nature arbitraire et injuste.

Au-delà du paiement systématique imposé sur les biens transportés, d’autres taxes sont arbitrairement exigées, notamment pour des documents administratifs ou des soi-disant taxes sur les hydrocarbures. « Si vous êtes éveillés, vous n’allez pas payer », poursuit Thomas, soulignant l’injustice envers ceux qui n’ont pas les moyens ou l’audace de contester ces abus. Ces extorsions viennent s’ajouter aux nombreuses frustrations déjà ressenties par une population confrontée à une situation économique et sécuritaire difficile.

Ce genre de cas met en lumière des problématiques plus profondes et récurrentes dans la gestion sécuritaire et administrative en RDC. Alors que les autorités peinent à établir un contrôle efficace sur les zones éloignées, des abus de pouvoir viennent exacerber les défis que rencontrent les habitants et les commerçants. L’intervention urgente du gouvernement ou des instances locales pour mettre fin à ces pratiques semble plus que nécessaire.

Ces faits avivent par ailleurs les préoccupations concernant l’état de droit et la crédibilité des forces de sécurité dans une période où la confiance et le soutien de la population sont cruciaux pour un développement harmonieux. S’agit-il d’un énième exemple d’un système plombé par des abus de pouvoir ? Ou un rappel que des réformes structurelles sont impératives dans la gestion des zones rurales ? Une chose est certaine : les voix des victimes, comme celle de Thomas, rendent impossible l’ignorance de ces faits. Les regards se tournent désormais vers les autorités locales et nationales pour agir et protéger leurs citoyens contre cette insécurité croissante.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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