Sur la RN3, dans l’axe Bunyakiri, territoire de Kalehe au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est devenue critique. Ce vendredi 10 janvier 2025, une scène inquiétante s’est déroulée une fois de plus dans le parc national de Kahuzi-Biega, au lieu-dit « Bilima mbili ». Des voleurs à main armée ont méthodiquement fouillé pas moins de 43 motos, une pick-up Land Cruiser et un bus, dépouillant les voyageurs de leurs biens, tant en espèces qu’en nature.
La société civile de Bunyakiri, par la voix de son président Isaya Benjamin, sonne l’alarme face à cette spirale d’insécurité. Elle déplore une inaction apparente des autorités locales : « Il est urgent que les usagers de la route nationale numéro 3, trop souvent victimes de ces actes barbares, puissent enfin circuler en toute quiétude. Ces attaques incessantes passent jusque-là sans riposte concrète des forces de sécurité qui devraient pourtant garantir la sécurité de la population. »
Cette série d’attaques n’est pas un événement isolé. Des incidents similaires avaient déjà été signalés le 18 décembre 2024, mais aussi les 6 et 8 janvier 2025, dans des zones stratégiques comme la bifurcation vers Kalonge, Bugulumiza et à deux reprises à Baramoto, toujours dans le parc Kahuzi-Biega. Cela soulève de sérieuses questions sur les capacités des forces de sécurité à protéger cet axe majeur.
Au-delà des multiples pillages subis par les civils, se pose également la problématique de la préservation du parc national de Kahuzi-Biega. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, cet espace unique souffre des répercussions de l’insécurité. Le directeur du parc s’est exprimé sans détour : il est préoccupé par l’escalade de banditisme en son sein, mettant en péril non seulement les écosystèmes mais aussi la réputation internationale de ce site exceptionnel.
Face à ce tableau sombre, une question brûle les lèvres : qui prendra la responsabilité de rétablir la sécurité sur cet axe crucial et au sein de ce site protégé ? La sécurité en RDC reste un enjeu majeur et ce cas illustre à quel point la coordination entre les autorités locales et nationales, ainsi que les forces de l’ordre, est urgente et indispensable. Les voyageurs, tout comme les conservateurs du parc, attendent des actes fermes et des solutions durables.
Le parc national de Kahuzi-Biega, ainsi que la route nationale numéro 3, devraient être des symboles de préservation et de développement, et non des bastions d’insécurité. Espérons que cet appel pressant sera entendu pour protéger ces sites et leurs usagers, tel que le mérite leur importance pour la région et toute la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net