Ce vendredi 10 janvier, le Tribunal de Grande Instance de Kolwezi a marqué un tournant dans la lutte contre les discours de haine et la promotion du tribalisme en République Démocratique du Congo. Kabengele Chimbangila Gédéon, reconnu coupable d’incitation à la haine tribale et de diffusion de contenus à caractère racial sur Internet, a été condamné à un an de prison ferme. Une décision perçue comme un signal fort adressé à ceux qui propagent de tels comportements hautement nuisibles.
Les accusations pesant sur Kabengele Chimbangila étaient des plus sérieuses : diffusion de contenus tribalistes et xénophobes, avec une lourde conséquence sociale sur un pays où le tribalisme reste un défi chronique. Le tribunal a tranché en appliquant la peine la plus sévère prévue pour les deux infractions majeures commises simultanément. Se faisant passer pour un « Général » à Tenke, Kabengele a usé des plateformes numériques pour propager des messages empreints de racisme, divisant davantage les communautés. Toutefois, son complice présumé, Kabeya Kabeya, a été acquitté faute de preuves suffisantes pour l’impliquer dans une association de malfaiteurs.
Dans un geste symbolique, le ministre provincial de l’Intérieur et de la Sécurité, Philippe Roy Kaumba, était présent lors de l’audience. Bien qu’il ait salué le verdict, il n’a pas caché une certaine déception vis-à-vis de la peine prononcée, qu’il a jugée en deçà des attentes populaires. Cependant, il a insisté sur l’importance cruciale de l’éducation civique et de la vigilance des jeunes dans l’usage des outils numériques. « Ce n’est pas dans un parti politique que l’on doit semer le tribalisme », a-t-il déclaré, dans un plaidoyer pour une société congolaise plus unie et respectueuse des diversités.
Cette affaire illustre les efforts accrus de la justice congolaise à Kolwezi pour endiguer les actes inciviques. Dans une province souvent marquée par des tensions communautaires, ces démarches visent à réaffirmer l’État de droit. Un cas précédent avait d’ailleurs abouti à la condamnation d’un militant de l’Unafec pour un an de prison après une tentative d’extorsion. Ces verdicts successifs traduisent une volonté de restaurer la cohésion sociale et de décourager les comportements antisociaux.
Ce jugement, bien qu’accueilli avec réserve par certains, révèle un changement dans l’approche judiciaire des actes de tribalisme et de racisme. Alors que les tensions liées à ces questions restent élevées en République Démocratique du Congo, le message envoyé est sans appel : aucune forme de discours de haine ou de division au sein de la population ne sera tolérée. Cette décision pourrait-elle inspirer une prise de conscience plus large et redéfinir les normes sociales dans le pays ? Seul le temps pourra le dire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd