La réorganisation des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) témoigne d’une volonté affirmée de renforcer la défense nationale face à des défis sécuritaires majeurs. Alors que l’Est du pays reste marqué par des violences persistantes, Kinshasa intensifie les réunions stratégiques pour aligner ses actions avec une vision renouvelée sous le commandement du général Jules Banza Mwilambwe, nouveau chef d’état-major des FARDC.
Le vendredi 10 janvier 2024 a illustré cette dynamique lors d’une séance de travail entre Guy Kabombo Muadiamvita, vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, et une délégation des hauts responsables militaires. L’objectif affiché ? Aborder les impératifs de la montée en puissance des FARDC, une priorité réitérée par le président Félix-Antoine Tshisekedi, commandant suprême des forces armées. « Il est essentiel de renforcer la collaboration entre nos différentes unités et d’améliorer leur efficacité sur le terrain », a insisté le ministre lors de cette rencontre, rapportée par le service de communication du ministère.
Des séances qui prennent une résonance particulière dans un contexte où le processus de paix amorcé à Luanda reste en suspens. La dernière réunion tripartite, censée relancer les discussions avec le M23 – mouvement rebelle soutenu par Kigali – a été reportée, laissant planer des doutes sur une issue pacifique. Le rôle du Conseil Supérieur de la Défense, qui a salué les avancées militaires dans le Nord-Kivu, est désormais d’accélérer la libération complète des zones encore sous occupation.
Face à l’immobilisme diplomatique, Kinshasa semble désormais pencher pour une stratégie militaire. Cette approche vise à regagner les territoires perdus tout en limitant les incursions des rebelles du M23. Une tâche qui s’annonce ardue pour le général Jules Banza Mwilambwe, lequel hérite d’une armée devant évoluer dans des conditions complexes et parfois défavorables. En dépit du cessez-le-feu du 4 août 2024, les affrontements se poursuivent, démontrant la fragilité du statu quo actuel.
Par ailleurs, les appels au dialogue direct de l’Alliance Fleuve Congo/M23, alliés à la pression internationale exercée par des organisations comme la MONUSCO, mettent en lumière l’ampleur des violations des droits humains dans ces régions troublées. Cependant, Kinshasa maintient son cap : garantir la sécurité nationale en renforçant les moyens humains et matériels des FARDC. « Nous ne ménagerons aucun effort pour doter notre armée des ressources nécessaires à sa mission », a conclu Guy Kabombo Muadiamvita, réaffirmant l’engagement gouvernemental.
Alors que le pays pleure encore les victimes d’une décennie de conflits meurtriers, cette réorganisation militaire peut-elle véritablement changer la donne dans l’Est de la RDC ? Si l’opérationnalisation des FARDC offre un rayon d’espoir, le défi reste immense pour parvenir à une paix durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd