Une onde de choc a traversé la ville de Goma ce vendredi 27 décembre alors que les conducteurs de taxi-moto ont suspendu leurs activités. Ce mouvement de grève inédit, organisé par l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO), est une réponse directe à l’assassinat tragique d’un de leurs collègues, Patrick Ushindi, abattu dans la nuit du 24 décembre par des hommes armés.

La ville touristique de Goma, habituellement animée, s’est transformée en une métropole paralysée. Les routes principales étaient parsemées de barricades érigées par les conducteurs de taxi comme un hommage à leur camarade disparu, mais également pour dénoncer une insécurité qui ne cesse de croître. « La population doit comprendre la gravité de la situation lorsque l’un des nôtres est assassiné », ont insisté certains conducteurs, résumant l’état de colère et d’inquiétude partagé par toute une profession.

Patrick Ushindi, un jeune chauffeur de 21 ans, représentait bien plus qu’un simple conducteur de taxi pour sa communauté. En hommage à cette figure désormais emblématique de l’insécurité quotidienne à Goma, une messe de requiem a été organisée au sanctuaire d’adoration avant son inhumation au cimetière de Makao. La cérémonie, marquée par une profonde émotion, a rassemblé famille, amis et membres de l’ACCO, témoignant de l’impact massif de cette perte sur la population locale.

Ce drame illustre, une fois encore, l’insécurité galopante dans cette ville de l’est de la République démocratique du Congo. Malgré l’engagement des chauffeurs et de la communauté à dénoncer cet acte barbare, les auteurs de cet assassinat odieux sont toujours en fuite. Ce climat d’impunité alimente de légitimes inquiétudes parmi les habitants de Goma, questionnant l’efficacité des mesures de sécurité locales.

Alors que la pression s’accentue sur les autorités pour rétablir un semblant de paix dans Goma, la grève des chauffeurs de taxi pourrait bien être un tournant. Ce n’est pas seulement une réaction à un drame singulier, mais un cri d’alarme face à une crise systémique. La sécurité en RDC reste un défi de taille, mais chaque action citoyenne, comme celle d’aujourd’hui, rappelle l’urgence d’agir pour une vie meilleure.

Au-delà de l’émotion suscitée, cet événement laisse place à de nombreuses interrogations : Goma parviendra-t-elle à briser le cycle de la violence ? Les promesses gouvernementales en matière de sécurité peuvent-elles un jour être tenues ? En attendant des réponses concrètes, les habitants continuent de vivre dans l’ombre de cette insécurité omniprésente, espérant des jours meilleurs.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd