À Goma, dans la province du Nord-Kivu, la société civile tire la sonnette d’alarme à l’approche des fêtes de fin d’année. Marion Ngavho, président de cette structure, exhorte la population à adopter une extrême prudence en évitant de fréquenter les lieux publics, en raison d’incidents inquiétants survenus récemment. En effet, la nuit du 21 au 22 décembre 2024, des engins explosifs ont été largués dans des quartiers stratégiques de la ville, accentuant un climat déjà tendu marqué par une situation de guerre persistante.
Ces explosions ont été signalées notamment à proximité de la maison de Monsieur Fataki, jouxtant le gouvernorat, dans le quartier Mugunga au Nord-Ouest de la ville, ainsi qu’à la plage du Peuple. Des lieux emblématiques désormais associés à une menace latente qui plane au-dessus de Goma. « Nous sommes dans un état critique particulier de guerre », a rappelé Marion Ngavho, soulignant l’urgence pour les citoyens d’être sur leurs gardes.
Face à une insécurité grandissante et à des actes de violence non revendiqués, la peur prend le pas sur les festivités. À qui appartient cette responsabilité ? Et surtout, qui sont les responsables du largage de ces bombes ? Autant de questions qui, pour l’heure, restent sans réponse, contraignant les résidents au silence et à la vigilance. Cette énigme sécuritaire interpelle non seulement les populations locales, mais aussi les autorités compétentes.
Dans cet appel à la vigilance, Marion Ngavho demande aux autorités provinciales et urbaines de renforcer leur contrôle sur la circulation des armes et de munitions. Il recommande l’interdiction rigoureuse de tout déplacement non autorisé d’individus armés au sein de la ville. « La priorité est de contrôler ces armes et de savoir qui pourrait être la base de ces actes. Il faut une traçabilité précise afin de protéger les citoyens », a-t-il déclaré.
Ce drame, qui soulève des préoccupations croissantes, illustre une fois de plus les défis majeurs auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée en matière de sécurité. Cette situation à Goma reflète l’urgence de rétablir la quiétude dans cette région meurtrie pour que la population puisse retrouver une vie normale, même en période de fêtes. Alors que les célébrations de fin d’année approchent, pourra-t-on garantir un semblant de sécurité dans une ville secouée par le doute et la peur ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net