Un dramatique incident est survenu samedi 21 décembre dans le territoire d’Irumu, une région déjà marquée par l’instabilité. Lors d’une opération conjointe des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF) contre les rebelles des ADF, un accrochage inattendu entre soldats alliés a causé la mort d’un civil et blessé plusieurs militaires. Comment une telle méprise a-t-elle pu se produire dans une zone hautement stratégique ?
L’incident s’est déroulé à Idohu-Centre, sur l’axe Komanda-Luna. Des militaires des opérations conjointes « Usujaa », qui supervisaient des travaux communautaires, ont été surpris par un groupe armé émergeant de la forêt. Pensant à une attaque des redoutés rebelles ADF, ils ont ouvert le feu. Il s’agissait pourtant d’autres soldats FARDC-UPDF qui revenaient d’une patrouille de reconnaissance. Cette erreur tragique a conduit à des échanges de tirs entre compagnons d’armes.
Le bilan est lourd : un civil a été mortellement touché par une balle perdue, quatre soldats FARDC et un militaire ougandais ont été grièvement blessés. Selon Christophe Munyaderu, membre de la Convention pour le respect des droits humains à Irumu, cet événement a semé la panique dans la population locale avant un retour au calme en soirée.
Le porte-parole des opérations « Usujaa », le colonel Mak Hazukay, a promis de s’exprimer prochainement sur cette situation malheureuse. Toutefois, cet incident soulève d’importantes questions sur la coordination entre les forces en présence. Comment éviter de telles erreurs dans le futur, surtout dans une région où la population attend beaucoup de ces opérations visant à éradiquer la menace ADF ?
Depuis plusieurs mois, ces opérations combinées visent à neutraliser les rebelles des ADF, responsables de nombreuses atrocités dans l’est de la République démocratique du Congo. Cet incident met en lumière les défis auxquels font face les armées dans un contexte aussi complexe. Alors que la sécurité reste une priorité en RDC, une réflexion sur la communication et la cohésion entre alliés sur le terrain s’impose.
Cet événement tragique rappelle une nouvelle fois la fragilité de la situation sécuritaire dans l’est du pays. Les populations locales, déjà durement éprouvées, aspirent à un retour à une paix durable. Mais lorsque de telles méprises se produisent, cela ne fait qu’exacerber la méfiance et l’inquiétude, remettant en question l’efficacité des efforts militaires en cours.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
