C’est au cœur du territoire de Bukama, dans la province du Haut-Lomami, que de nouvelles violences ont encore endeuillé la région ce week-end. Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 décembre, les miliciens Maï-Maï Bakata Katanga ont semé la peur et la désolation dans le village de Kapando. Un couple a été froidement abattu, et des biens volés, plongeant la population locale dans la crainte.
Les assaillants, armés d’armes de type AK-47 et de machettes, se sont introduits au domicile d’une voisine des victimes, emportant une somme de 500 000 francs congolais, soit environ 18 USD. Selon des témoins rapportant cette scène tragique, cette énième incursion a provoqué un exode massif des habitants de Kapando vers des zones qu’ils jugent plus sûres. Certains ont choisi de franchir le lac Upemba dans ce qu’ils espéraient être une quête de sécurité, mais cette fuite s’est malheureusement soldée par un drame. Au cours de cette traversée précipitée, une pirogue a chaviré, entraînant la mort par noyade de deux enfants.
Ces violences ne sont pas inédites à Kapando. Une précédente attaque, survenue une semaine auparavant, avait également causé la mort tragique de deux hommes enlevés puis exécutés par ces mêmes miliciens. Des sources locales, notamment l’administrateur du territoire de Bukama, rapportent que ce groupe armé compte environ 80 membres. Ce dernier a appelé les miliciens à cesser leurs actes de terreur et à rejoindre les autorités pour poser leurs revendications de manière pacifique. C’est dans une déclaration pleine de fermeté qu’il a affirmé : « Je vous demande d’abandonner ces actes qui ne pourront pas apporter le développement individuel, encore moins celui de l’entité. Le mieux à faire est de présenter vos doléances auprès du gouvernement que nous représentons. »
Ces incidents mettent en lumière une problématique plus vaste : l’insécurité chronique qui gangrène certaines provinces de la République démocratique du Congo. Les habitants de Kapando ne sont que les derniers témoins de cette instabilité qui freine tout espoir de développement économique et social dans la région. Ce drame repose de nouveau la question de savoir quelles mesures seront prises pour redonner sécurité et confiance à une population trop longtemps livrée à elle-même. La communauté internationale et les autorités congolaises peuvent-elles rester les bras croisés face à des événements tragiques qui se répètent ?
Le Haut-Lomami, tout comme d’autres provinces, attend des actions concrètes pour garantir la paix et la sécurité. Ce dernier événement tragique ne fait que souligner l’urgence d’une réponse rapide, dans l’intérêt de toutes les familles affectées par cette crise dramatique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
