À Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, le maire de la ville, commissaire supérieur principal Faustin Kamand Kapend, a pris une décision radicale visant à renforcer la sécurité et limiter les abus liés à l’état d’ébriété du personnel en uniforme. Désormais, militaires et policiers portant leurs uniformes se voient interdits d’accéder aux bars, restaurants et autres lieux similaires de loisirs. Cette mesure, annoncée samedi 7 décembre, se veut fermement appliquée grâce à la vigilance et la collaboration des habitants.

Quelles sont les implications d’une telle décision ? En premier lieu, cette réglementation ambitionne d’éviter des incidents sécuritaires pouvant découler de l’état d’ébriété de certains militaires ou policiers armés. Trop souvent, l’association de l’alcool et des armes a conduit à des situations regrettables dans cette région où la stabilité reste fragile. L’autorité urbaine insiste donc sur la nécessité pour les tenanciers de bars et restaurants, ainsi que les cadres de base, de surveiller activement le respect de cette directive.

Afin de pousser cette mobilisation citoyenne, le maire appelle la population à dénoncer toute infraction à cette mesure. La société civile, notamment celle de Karisimbi, se réjouit de cette initiative tout en suppliant l’autorité de planifier un suivi rigoureux pour garantir l’application effective de ces dispositions.

Cependant, un rappel critique vient tempérer cet enthousiasme : une précédente interdiction, imposée par le gouverneur, prohibait déjà tout déplacement en ville des militaires, policiers et autres porteurs d’armes non en service actif. Mais cette ancienne directive reste largement ignorée à ce jour. Pour de nombreux citoyens, la persistance de cette nonchalance est devenue frustrante. Si des efforts sincères ne sont pas déployés pour assurer la mise en œuvre de ces décisions, ce nouveau règlement risque de rejoindre rapidement la liste des mesures sans impact.

Ce tournant sécuritaire pourrait être salutaire pour Goma, une ville très marquée par l’insécurité et les tensions. Mais pour transformer cette vision en réalité, l’autorité urbaine et les acteurs de terrain doivent conjuguer leurs efforts avec sérieux. Une chose est sûre : les habitants de Goma ne cachent pas leur espoir de voir enfin une réelle amélioration en matière de sécurité quotidienne.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net