Dans un effort inédit pour renforcer la sécurité et promouvoir une meilleure organisation sociale dans la ville de Bukavu, au Sud-Kivu, la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP) de l’archidiocèse de Bukavu a lancé une ambitieuse opération d’identification de la population. Depuis trois jours, 250 identificateurs sillonnent les avenues et effectuent un porte-à-porte pour collecter des données démographiques essentielles.
Cette initiative, placée sous l’égide du ministère provincial de l’Intérieur, s’appuie sur une collaboration étroite entre les services de base de la province et des partenaires internationaux tels que la Coopération Suisse, qui a fourni les outils nécessaires à cette opération. Selon le directeur de la CDJP, l’abbé Justin Nkunzi, l’objectif est clair : maîtriser les flux migratoires afin d’assurer une meilleure sécurité dans les communes de Bukavu. « C’est un acte citoyen pour maîtriser un peu les mouvements migratoires dans la ville. Si nos responsables ne connaissent pas le nombre d’habitants dans un quartier ou une rue, comment peuvent-ils sécuriser les populations, planifier les services de base ou promouvoir la cohésion sociale ? », a-t-il déclaré.
Par cette démarche, la CDJP entend non seulement renforcer la sécurité, mais également instaurer une dynamique permettant aux habitants de mieux se connaître et, pour les autorités locales, de disposer d’un panorama démographique détaillé. Le constat est sans appel : des individus non identifiés peuvent commettre des incivilités avant de disparaître dans l’anonymat des quartiers. Une telle situation rend indispensable la mise en place de cet exercice d’identification.
L’initiative soulève des questions cruciales pour le développement urbain de Bukavu, une ville confrontée à des défis démographiques et sécuritaires majeurs. Peut-on espérer que ce projet pilote inspirera d’autres provinces à s’engager dans des actions similaires pour répondre aux enjeux migratoires et sécuritaires ? S’agit-il d’un modèle à répliquer dans d’autres zones urbaines de la République Démocratique du Congo ? Les résultats définitifs de cette campagne pourraient fournir des réponses significatives à ces interrogations.
Alors que les identificateurs continuent leurs efforts sur le terrain, l’abbé Nkunzi a salué l’engagement des parties prenantes et espère que cet exercice contribuera à poser les jalons d’une ville mieux organisée et plus sûre. Cet événement, qui s’inscrit dans le cadre des mutations socio-administratives de Bukavu, témoigne aussi de la nécessité d’un appui local et international pour gérer efficacement les problématiques urbaines et sécuritaires. Une démarche qui, au-delà de Bukavu, pourrait bien représenter une première pierre vers des transformations bénéfiques pour toute la RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
