L’avenir de la justice transitionnelle en République Démocratique du Congo (RDC) pourrait bien franchir une étape décisive grâce à l’aval donné à l’avant-projet de loi sur ses principes fondamentaux. Ce document, approuvé mercredi 27 novembre par les experts de la cellule technique du ministère des Droits humains, marque un pas significatif dans la reconnaissance des droits des victimes des conflits armés dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.
Organisée au centre catholique Theresianium de Kinshasa, cette retraite de deux jours a permis aux participants de finaliser cet avant-projet, qui sera bientôt présenté au Conseil des ministres par la ministre des Droits humains. Après son passage prévu au Parlement et sa promulgation par le Chef de l’État, cette loi pourrait devenir un outil clé pour la RDC. Jean-Pierre Samba, expert au ministère des Droits humains, a applaudi les efforts fournis : « Désormais, le ministère est pleinement préparé à traiter avec détermination les questions liées à la justice transitionnelle. »
Mais qu’est-ce que cette justice transitionnelle et pourquoi est-elle essentielle ? Elle repose sur cinq piliers—la vérité, la justice, la réparation, et les garanties de non-répétition—qui visent à apaiser les souffrances des populations touchées, notamment celles ayant perdu une part de leur humanité à cause des conflits. La loi, si promulguée, ouvrirait la voie à des mécanismes concrets pour traiter les crimes passés et restaurer les liens sociaux brisés. Les aspiration des victimes devraient être au cœur de cette démarche, avec pour objectif d’instaurer une paix durable en RDC.
C’est avec le soutien du royaume des Pays-Bas, via le programme « Just Future », et l’expertise technique de l’ONG Impunity Watch que cette initiative a vu le jour. Ces partenaires internationaux soulignent l’importance de cette loi dans un pays marqué par des décennies de conflits. L’enjeu est de taille : parvenir à réconcilier les communautés tout en rendant justice aux victimes.
L’adoption de cette loi sur la justice transitionnelle pourrait être une étape cruciale pour la RDC, souvent confrontée aux défis liés à la réhabilitation des victimes et à la prévention des futures violences. Ce développement, attendu depuis longtemps, pourrait non seulement transformer le paysage juridique du pays, mais aussi envoyer un message fort au monde sur l’engagement de la RDC à restaurer la dignité et la justice pour ses citoyens. La question reste : le Parlement et le Chef de l’État mettront-ils rapidement en œuvre cette promesse ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net