Les relations tendues entre la RDC et le Rwanda ont franchi une étape marquante le 25 novembre dernier, avec la signature d’un « Concept d’opérations » (CONOPS) à Luanda, sous la médiation du président angolais João Lourenço. Ce document, fruit d’un long processus diplomatique, entend fixer un cadre clair pour la stabilisation dans l’Est de la RDC, une région en proie à des tensions récurrentes.
Au cœur du CONOPS, une stratégie en quatre phases a été adoptée pour lutter contre la menace des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et garantir le désengagement des forces rwandaises. La première étape, d’une durée de quinze jours, sera consacrée à évaluer les menaces des FDLR, à localiser leurs positions et à examiner leurs équipements. Cette phase inclut également une responsabilité critique pour le Rwanda, qui devra prouver sa bonne foi en communiquant sur ses mesures défensives et en cessant toute incursion transfrontalière. Viendra ensuite une deuxième phase, consistant en des actions ciblées pour neutraliser les FDLR, accompagnées d’une évaluation des progrès sur le terrain.
La troisième étape se concentrera sur une revue globale des opérations pour juger de leur efficacité, tandis que la phase finale mettra la priorité sur la stabilisation, en intégrant des programmes de démobilisation, rapatriement et réintégration des ex-combattants. De manière encore plus significative, cette dernière phase cherchera à favoriser la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali, condition essentielle pour instaurer une paix durable.
Si le plan suscite de l’espoir, les défis ne manquent pas. Parmi eux, le risque de représailles des FDLR sur les populations civiles, la stigmatisation de certaines communautés, et la nécessité d’un engagement politique résolu des deux pays figurent comme des obstacles majeurs. La MONUSCO, par la voix de sa cheffe Bintou Keita, a salué cette initiative tout en promettant un accompagnement par le mécanisme de vérification mis en place par l’Angola. En parallèle, l’Union européenne, représentée par Peter Stano, a également exprimé son soutien et son engagement à promouvoir les efforts de paix dans cette région troublée.
Cette signature marque sans conteste un moment clé dans les relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, après des mois de négociations infructueuses. Elle montre que, malgré les divergences et les méfiances, un espace pour le dialogue demeure. Reste à savoir si cette dynamique positive pourra faire face aux réalités complexes du terrain et au maintien d’un climat de tension. En tout état de cause, ce plan témoigne d’une reconnaissance internationale et régionale de la nécessité de stabiliser enfin l’Est de la RDC, zone cruciale pour la reprise des activités socio-économiques et pour le développement global du pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd