Bunia, capitale de la province de l’Ituri, se retrouve confrontée à un défi de taille qui complique la vie de ses habitants : la plupart de ses avenues n’ont pas de noms officiels. Une situation qui entrave les interventions d’urgence, qu’il s’agisse de sécurité ou de soins médicaux. Comment orienter une ambulance ou des forces de l’ordre dans un labyrinthe urbain sans balises? Depuis que l’Ituri est devenue une province à part entière, la ville de Bunia a connu une expansion rapide, passant de 12 à 24 quartiers avec trois communes officiellement nommées. Toutefois, cette rapide urbanisation n’a pas suivi le même rythme en termes de dénomination des rues. « Si vous êtes attaqués par des bandits, il vous sera difficile d’orienter les agents de sécurité », explique une habitante désireuse de voir cette problématique surmontée. Pour le maire de Bunia, Bosco Mbuyi, la dénomination des rues est un processus qui accompagne l’urbanisation progressive de la ville. « Il y a certaines chefferies qui sont incorporées dans la ville. Nous devons maintenant urbaniser et baptiser des avenues », déclare-t-il. Il encourage les citoyens à se rendre auprès des autorités locales, capables de donner à une rue le nom d’un habitant en contrepartie d’un « petit geste ». Cette pratique, bien que légale, soulève des questions sur l’égalité d’accès à ce processus crucial d’urbanisation. Tandis que Bunia cherche à structurer son espace urbain, ce manque d’adresses formelles devient un enjeu sécuritaire majeur pour le bien-être de ses citoyens. Alors que les services d’urgence peinent à naviguer dans les quarante, cette situation met en lumière la nécessité d’un plan rigoureux et équitable pour faire face à ces défis croissants. L’évolution de l’urbanisation en République Démocratique du Congo doit désormais intégrer des démarches concrètes pour assurer la sécurité et le bien-être de sa population.

Source: radiookapi.net