Une préoccupation grandissante émane du territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu, où 75 sur 117 sites accueillant des déplacés souffrent d’une pénurie d’eau potable depuis un fortnight. Ce sont principalement des écoles et des églises, dépourvues d’eau, de toilettes et de douches, qui offrent refuge à ces groupes particulièrement vulnérables.
Selon Musekura Théo, représentant des déplacés de Nyiragongo, ces installations étaient auparavant alimentées en eau potable par les organisations non gouvernementales Mercy Corps, AVIDES, IME/Grand Lacs et MSF. Cependant, ces deux dernières semaines ont vu la suspension des efforts de ces organisations en raison de contraintes financières.
Cette situation précaire a déjà entraîné de sérieuses conséquences sanitaires. De nombreux cas de diarrhée ont été signalés sur plusieurs sites. « Nous déplorons déjà trois décès et plusieurs accidents dus à la traversée des routes à la recherche d’eau potable », alerte Musekura Théo.
Il lance un appel vibrant aux ONG et au gouvernement pour qu’ils assurent l’approvisionnement en eau des sites qui abritent plus de 5000 ménages. « Nous demandons instamment de l’assistance pour les déplacés. Un grand nombre d’entre eux risquent de mourir à cause du manque d’eau », insiste Musekura Théo.
Musekura exhorte également le gouvernement à favoriser un retour à la paix dans la zone afin de permettre à ces personnes déplacées de regagner leurs lieux d’origine : « Notre souhait le plus cher reste le rétablissement de la paix dans nos villages d’origine, ce qui nous permettrait de rentrer chez nous ».
A l’heure actuelle, seule l’ONG NRC a réussi à mettre en place des réservoirs d’eau temporaires sur trois sites de déplacés (l’église 8e CEPAC à Munigi, Tanabo Wombo, Maman Fifi et Nyakabanda). Cependant, Musekura Théo souligne que cela ne suffit pas à résoudre le problème.