Nord-Kivu : Un cri d’alarme contre l’horreur des vindictes populaires
À Goma, dans l’ombre troublante du quartier Mugunga, un autre chapitre sombre vient hanter l’actualité de la République Démocratique du Congo (RDC). La justice populaire, ce mal insidieux, a encore frappé. Cette fois, c’est un jeune homme, accusé de vol, qui en a payé le prix ultime.
Dans la nuit fatidique du 5 au 6 novembre, Lushagala, un site de déplacés, s’est transformé en théâtre d’une tragédie où quelques litres de kargazok ont suffi à attiser la folie d’une foule. Était-ce une issue inévitable ou un choix de désespoir ? Dufina Tabu, figure de proue de l’association des volontaires du Congo (ASVOCO), s’indigne et appelle à la raison.
Pour l’ASVOCO, cet acte barbare n’est pas juste une affaire criminelle, mais un défi à l’humanité. ‘Celui qui tue et qui mange la chair d’un autre être humain doit être arrêté’, martèle Dufina Tabu. Sa voix porte, résonnant comme un appel à la justice et à l’ordre, une prière désespérée pour que cesse le cycle infernal de la vengeance populaire.
La lenteur de la justice, l’inaction des forces de sécurité, l’ASVOCO ne mâche pas ses mots. Les photographies glaçantes, le mandat d’arrêt toujours en suspens, ces éléments devraient pourtant bousculer la léthargie des autorités. Pourquoi ce silence accablant des policiers face au suspect libre dans le camp des déplacés ? ‘C’est une honte pour notre pays’, lâche-t-il, las mais combatif.
Ces derniers mois, à Goma, l’ASVOCO a intensifié ses efforts de sensibilisation contre la justice populaire, main dans la main avec les systèmes judiciaires civil et militaire. Redonner confiance, rétablir la loi, voilà leur mission. Pourtant, chaque nouvelle tragédie teste les limites de leur engagement. Questionner sa propre indignation, espérer en un changement tangible, voilà ce que la RDC attend. Peut-on encore croire que l’état de droit finira par triompher en dépit des ombres ?
Source: radiookapi.net