Récemment, à Rhoe, dans le territoire tumultueux de Djugu, les leaders communautaires des entités Hema-Lendu ont fait entendre une voix forte en direction de la MONUSCO. Ces notables, inquiets face à une sécurité encore fragile, ont recommandé de lier toute perspective de départ de la mission onusienne à une mise en œuvre effective du programme de démobilisation, désarmement et relèvement communautaire.
La délégation de la MONUSCO, emmenée par la cheffe de cabinet du numéro deux de cette mission, a ainsi été mise au courant d’une réalité persistante : des civils pris en tenailles entre les armes des groupes armés locaux CODECO et Zaïre et un désir ardent de sécurité renforcée. Les acteurs de la société civile et les organisations féminines locales ont, au cours de cette visite, exprimé leurs préoccupations en évoquant les provocations réciproques de ces groupes qui sévissent dans les entités de Bahema Nord et les secteurs de Walendu Pitsi.
La recommandation ne s’arrête pas là: s’adressant au gouvernement, les chefs traditionnels exhortent à honorer les engagements de désarmement pour tenter de restaurer la paix. Mateso Kipoyi, chef du groupement Laudjo, prône une intervention vigoureuse pour ôter les armes des mains des milices, appel renforcé par le plaidoyer des leaders communautaires saluant le rôle mal gré de la MONUSCO pour l’amélioration de la sécurité et la facilitation des échanges commerciaux entre les marchés communautaires.
Cependant, la MONUSCO, dans un appel à la paix, encourage le dialogue local pour préserver les acquis. Cette mission s’est engagée à porter la voix des leaders auprès du gouvernement, tout en promettant d’intensifier les patrouilles pour répondre de manière pragmatique à l’effervescence sécuritaire. Ainsi se dessine, entre espoir et enjeux complexes, un avenir sous le signe de la collaboration indispensable entre acteurs locaux et internationaux pour une sécurité durable en République Démocratique du Congo.
Source: radiookapi.net