Le Sud-Kivu est plongé dans le deuil après une série de tragédies sur le lac Kivu. Dernière en date, le naufrage meurtrier du 3 octobre a fait au moins 23 victimes, laissant une fois de plus les habitants de Kalehe en questionnement sur la fiabilité des transports lacustres. Au-delà de la tristesse, c’est une colère palpable qui monte. En effet, les habitants soulignent l’urgence de réhabiliter la route nationale numéro 2, reliant Bukavu à Goma.
Cet axe vital, devenu impraticable suite à son occupation par les rebelles du M23, est crucial pour désengorger le transport sur le lac. La dépendance au transport lacustre expose quotidiennement les commerçants et les voyageurs à des risques de naufrages, comme en témoigne encore tristement l’accident sur l’axe Musheni.
La société civile, par la voix de Delphin Birimbi, président de la société civile territoriale de Kalehe, exhorte le gouvernement à honorer ses promesses. Elles incluent notamment la fourniture de quatre bateaux assurés par le Chef de l’État après une catastrophe antérieure qui avait coûté la vie à plus de 114 personnes. Une solution hybride alliant réhabilitation routière et renfort des infrastructures lacustres semble nécessaire pour éviter d’autres drames.
Actant une première mesure, le ministre provincial des Transports, voies de communication et désenclavement a décidé la suspension du chef de poste lacustre de Minova, soupçonné de négligences ayant abouti au chavirement du MV Merdi. Un geste symbolique qui, espérons-le, sera suivi d’actions concrètes pour que les eaux du Kivu ne soient plus synonymes de péril.
Les habitants de Kalehe se voient contraints de se mobiliser pour une route de l’espoir, là où résonne aujourd’hui le fracas des tragédies passées. En attendant très certainement un signal fort du gouvernement pour entamer une ère où sécurité et sérénité sur le lac ne seront plus un luxe mais une réalité.
Source: radiookapi.net