La cité de Kasindi-Lubira, nichée à 80 km de Beni, a été le théâtre d’un méfait qui frappe au cœur de la liberté d’expression et de l’accès à l’information. Samedi soir, alors que l’obscurité et la pluie enveloppaient paisiblement le quartier Congo ya Sika, la Radiotélévision communautaire évangélique Bethsaida (RTCEB) a perdu la voix devant la furie des voleurs. Cette station, qui incarnait l’éveil médiatique local depuis moins d’un mois, se trouve aujourd’hui réduite au silence.
Selon Jeannot Asante, directeur de la station, les voleurs ont exploité l’absence d’un technicien parti dîner pour mener à bien leur opération criminelle. Ils ont gravi l’antenne, perforé le plafond et emporté le strict nécessaire pour paralyser l’organisme : deux ordinateurs, un écran, deux casques et un récepteur radio. Un coup dur qui a plongé la communauté dans le désarroi.
Cet incident soulève de sérieuses questions quant à la sécurité des infrastructures médiatiques dans la région du Nord-Kivu, en proie à des défis sécuritaires persistants. Comment une jeune radio peut-elle reprendre son élan après un tel coup bas ?
L’appel pressant du directeur Jeannot Asante résonne dans la vallée : « La perte de ces matériels nous plonge dans l’embarras. Nous condamnons cet acte, et nous lançons un appel de soutien aux humanitaires et autres personnes de bonne volonté pour un soulagement ».
Ce vol ne se contente pas de priver une station de son matériel, il met en exergue la fragilité des initiatives communautaires face aux défis sécuritaires endémiques en RDC. Relancer la RTCEB devient alors un symbole de résistance et de persévérance pour la liberté de la presse, l’actualité RDC et la voix des communautés locales sur lesquelles ces radios reposent.
Source: radiookapi.net