Kahwa Panga Mandro, figure centrale de l’Ituri et chef coutumier au parcours tumultueux, est de nouveau dans le viseur de la justice militaire congolaise. Accusations gravissimes, cette fois, de participation à un mouvement insurrectionnel et de trahison, pèsent sur lui. Le mandat de comparution qui plane à son encontre depuis le 23 septembre émane de l’avocat général militaire de la cour militaire d’Ituri. Mais que se cache-t-il derrière cette affaire qui secoue la République Démocratique du Congo?
Les faits reprochés à Kahwa Panga Mandro s’ancrent dans un passé encore brûlant de récents événements violents. En effet, le groupe armé « Zaïre », auquel il est soupçonné de maintenir des liens, a défrayé la chronique lors de l’attaque simultanée des localités de Tchomia, Kasenyi et Sabé fin juillet dernier. Bilan de cette nuit fatidique : des vies fauchées, dont celle d’un major des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). La découverte d’une cache d’armes près du site des déplacés de Nyamusasi a, quant à elle, ravivé les soupçons à son encontre.
Les investigations de l’auditorat militaire ont déjà abouti à l’arrestation de deux individus liés de près à ce groupe armé. L’un d’eux aurait même pointé du doigt Kahwa Panga Mandro comme acteur clé au sein de cette milice rebelle. Pour l’heure, l’accusé est convoqué à l’auditorat supérieur de l’Ituri pour s’expliquer sur son rôle. Mais une ombre plane : de lourdes condamnations l’avaient déjà frappé par le passé, lorsqu’en 2006, il était condamné à 20 ans de prison pour des charges similaires.
Que l’on connaisse ou non l’issue de cette convocation prévue pour le 4 octobre prochain, l’affaire soulève des questions fondamentales sur la stabilité sécuritaire dans la région. Peut-on vraiment parler de progrès en matière de sécurité en République Démocratique du Congo, alors que ses provinces continuent de souffrir des violences de groupes armés pétris de ressources mal exploitées? Réponses à surveiller de près.
Source: radiookapi.net