Dans un climat de tension palpable, l’Hôpital général de Référence de Gbadolite se retrouve sous les feux des projecteurs après le présumé vol d’une précieuse machine d’échographie. Cet équipement, estimé à 25 000 dollars américains, avait été offert par le Chef de l’État dans le cadre de sa politique de gratuité de la maternité. La disparition de cet appareil essentiel soulève des questions cruciales sur l’intégrité et la gestion au sein de cet établissement médical.
Le Ministère public ne mâche pas ses mots. Le réquisitoire est sévère : vingt ans de servitude pénale sont requis contre quatre personnels dont trois administrateurs, un chauffeur et le médecin-directeur de l’hôpital. Une sentence exemplaire que la Cour d’appel du Nord-Ubangi, siégeant en audience foraine au Tribunal de grande instance de Gbadolite, pourrait infliger.
Ce n’est pas tout. Le Ministère public demande également des sanctions supplémentaires incluant la privation du droit de vote, une non-éligibilité à la grâce présidentielle, et des dommages et intérêts fixés à 50 000 dollars américains. Les prévenus se verraient aussi interdits d’accès à la fonction publique. De telles mesures drastiques ont été motivées, dit-on, par la volonté de combattre les malversations qui gangrènent certains secteurs publics en République Démocratique du Congo.
De l’autre côté du prétoire, la défense se bat pied à pied. Plaidant non-coupable, l’avocat des accusés martèle que ses clients ne sont ni de près ni de loin impliqués dans le détournement de cet appareil médical. Pour lui, la preuve de culpabilité manque et les soupçons ne devraient pas être pris comme des certitudes sans fondement solide.
Depuis le 5 septembre 2024, ce dossier reste sur la table de la justice. Le jugement, attendu avec impatience par toutes les parties, pourrait bien porter un coup terrible à la carrière des accusés si la délibération leur est défavorable. Mais au-delà des personnes, c’est une institution toute entière qui risque de voir son image entachée si une telle accusation se confirme.
En août dernier, la découverte de ce vol avait caché un véritable scandale, mettant en lumière les failles dans la gestion sécuritaire des biens publics. Alors que la population de Gbadolite attend la décision de justice, ce dossier rappelle l’importance de maintenir une transparence sans faille pour renforcer la confiance dans les institutions publiques. La question qui hante désormais tous les esprits : comment a-t-on pu en arriver là ?
Source: mediacongo.net