La société civile pointe du doigt les rebelles ADF, affiliés à l’État islamique, pour ces atrocités.

Le vendredi 7 avril, un nouveau massacre a secoué la République démocratique du Congo (RDC), dans le secteur de Béni-Mbau, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Béni et à une quinzaine de kilomètres de l’aéroport de Mavivi. Les rebelles ADF, affiliés au groupe terroriste État islamique, sont accusés par la société civile d’avoir tué 21 villageois. Un véhicule et six motos ont également été incendiés lors de l’attaque.

Les victimes, qui se rendaient aux champs pour préparer les célébrations de Pâques ou pour assurer leurs besoins quotidiens, sont tombées dans une embuscade. La majorité d’entre elles ont été tuées par des armes blanches, une méthode privilégiée par les ADF pour éviter d’attirer l’attention. Des coups de feu ont également été tirés, probablement envers des personnes tentant de s’échapper. La population locale est ainsi privée de leurs festivités de Pâques, qui se transforment en deuil.

Dans le même temps, un charnier contenant les ossements d’une cinquantaine de personnes a été découvert le vendredi 7 avril dans le secteur de Ruwenzori, près de la frontière ougandaise. Les analyses en cours visent à déterminer l’identité des victimes et les circonstances de leur mort. La zone était auparavant occupée par un campement des ADF, suspectés d’avoir exécuté des civils qu’ils détenaient en otage. Des effets militaires ont également été retrouvés sur certains ossements, laissant penser que des militaires figurent parmi les victimes.

Les faits remonteraient à 2021 ou début 2022, indiquant que la zone n’a pas été fréquentée depuis lors. Il s’agit d’une zone d’opération militaire, et d’autres endroits inaccessibles pourraient également contenir des restes humains. La priorité est désormais l’identification des victimes, car de nombreuses familles de la région sont sans nouvelles de leurs proches.

Face à cette situation, Richard Kirimba, premier vice-président de la société civile de Béni, appelle le gouvernement à intensifier la traque des rebelles et à renforcer les effectifs militaires dans la région. Il demande également l’extension des opérations conjointes entre l’armée congolaise et l’armée ougandaise, estimant que cette collaboration permet de mieux lutter contre la rébellion.