Butembo, au coeur du Nord-Kivu, est de nouveau sous les projecteurs, mais pour des raisons loin d’être réjouissantes. La prison urbaine Kakwangura, un nom qui résonne désormais avec mélancolie et désarroi, porte le lourd fardeau d’une tragédie humaine en sourdine. Dans cet établissement carcéral, les chiffres glacent le sang : vingt-trois détenus ont perdu la vie depuis le début de l’année 2024, cinq d’entre eux rien que lors de la dernière semaine du mois de mars. Un bilan macabre qui jette une ombre sur la condition des personnes privées de liberté.
Le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO), un phare dans la nuit pour les droits humains à Butembo, se fait l’écho de cette tragédie. Leur constat est sans appel : la promiscuité et l’insuffisance alimentaire constituent le terreau de cette mortelle moisson. Muhindo Wasivinywa, coordonnateur de cette organisation, met en lumière l’ampleur du drame. « Le surpeuplement de la prison et l’insuffisance de la nourriture se révèlent être les principales causes de cette situation alarmante », confie-t-il.
L’heure est à l’action pour le REDHO qui interpelle toutes les strates de la société butemboise. Élus, leaders religieux, notables, personne n’est exempt de responsabilité face à ce désastre humanitaire. Au-delà de l’appel à la solidarité, Muhindo Wasivinywa insiste sur l’urgence d’une intervention étatique. « L’État congolais doit prendre au sérieux la situation de la prison, protéger ses résidents et accélérer l’instruction des dossiers judiciaires », martèle-t-il.
Cette détresse ne semble pas trouver d’écho auprès des autorités pénitentiaires de Kakwangura, du moins, c’est ce que laisse entendre l’absence de réaction malgré les sollicitations de Radio Okapi. Un silence assourdissant qui contraste avec l’appel à l’aide lancé par la société civile.
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